En pleine pagaille dans le secteur de la distribution et face aux dangers liés à la circulation des médicaments frauduleux, la Direction de la pharmacie et du médicament alerte les services de santé sur une hausse inévitable de certains médicaments. Les laboratoires ont décidé de corser la facture sur les produits qui soulagent les malades.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale, mis devant le fait accompli, convoque en urgence ses services, pour éviter un calvaire aux malades avec la hausse prochaine de certains produits pharmaceutiques.
Va-t-on vers une hausse du prix des médicaments ? En tout cas, devant la pression des firmes étrangères et laboratoires pharmaceutiques sur la nécessité de mettre à niveau certaines spécificités médicales, c’est le branle-bas au niveau de la Direction de la pharmacie et du médicament ou la Commission nationale du médicament, en état d’alerte, promet de faire le tour de la question avec les autorités de la santé le 22 mai prochain à 09 heures, dans les locaux de la Direction de la pharmacie et du médicament.
Sur le document d’alerte indiquant l’ordre du jour qui porte sur une étude des demandes de hausse de prix de certains médicaments des laboratoires pharmaceutiques dont « Kritik » détient copie, les services du Professeur Amadou Moctar Bèye ne livrent aucun élément sur les médicaments visés et la marge d’augmentation possible.
Seulement, de sources recoupées par « Kritik », cette alerte est très sérieuse au regard des produits ciblés par cette requête. Notre source explique que plusieurs ruptures de stocks sont consécutives à cette situation prévisible, du fait que les firmes ont ralenti les livraisons pour attendre la révision des prix.
Aussi, avec l’anarchie notée dans le secteur de la distribution des médicaments, les produits contrefaits gagnent de la place au niveau des offres et réduisent à néant les marges pour certains produits médicaux. Surtout pour certaines maladies rénales ou cardiaques, la demande est forte mais, au regard des prix pratiqués, les malades préfèrent se rabattre sur la contrefaçon, d’où des manques à gagner énormes pour certaines firmes, qui ne vendent désormais que sur commande.
Du côté du ministère de la Santé et de l’Action sociale, notre source estime que l’Etat qui a toujours subventionné certaines variétés de médicaments, est averti. Seulement, avec les récentes ruptures constatées, notre interlocuteur estime que c’est dans la réaction que la tutelle doit travailler pour anticiper sur les stocks disponibles et trouver des accords avec les fournisseurs traditionnels.
Quoi qu’il en soit, ce sont les malades qui vont devoir mettre la main à la poche pour se procurer certains médicaments qui connaîtront prochainement une hausse. C’est dire que le « fast-track » risque de clouer davantage les malades au lit si l’on sait qu’au Sénégal, se soigner relève du parcours du combattant. Non seulement, l’offre de soins n’est pas accessible à tous mais la vétusté des infrastructures hospitalières et le manque de moyens réduisent à néant les ambitions du ministère de la Santé et de l’Action sociale.
Kritik