Contribuer à l’amélioration de la gouvernance des dispositifs d’alerte précoces et de réponse en Afrique de l’Ouest et au Sahel, afin réduire les risques liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. C’est l’objectif que s’est fixé Le Proact Sahel. La structure a réuni les acteurs de différents pays de la sous-région pour partager les expériences en matière de plaidoyer et créer des synergies pour mutualiser les efforts.
En cette période où les changements climatiques et le conflit russo-ukrainien propagent davantage les risques d’insécurité alimentaire sur le continent africain. Et c’est cette période qu’a choisi le Proact pour tenir un atelier régional axé sur la capitalisation des expériences de plaidoyer sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La rencontre rassemble des acteurs, notamment les représentants d’organisations de producteurs de plusieurs pays de la sous-région.
«Au Tchad nous avons eu une inondation hors-pair cette année, qui a fait beaucoup de dégâts. L’eau a englouti des cultures et du cheptel. Ces précipitations nous ne les avons jamais eues depuis 20 ou 30 ans. Cela a causé beaucoup de problèmes liés à l’insécurité alimentaire. Toutes ces familles touchées sont exposées et sont dans une situation d’urgence alimentaire», a déclaré Golnda Langasou.
Face à une telle situation, la tchadienne, trésorière Générale du Celiaf, souligne que «le projet Proact est conçu pour aider la population à bien s’orienter, à voir comment améliorer l’agriculture, comment faire une bonne production et tout ce qui est aliments nutritionnel, tout en aidant à lutter contre l’insécurité alimentaire.»
Membre de la plateforme paysanne du Niger, Moumouni Idrissa aussi fait le même constat sur l’impact du changement climatique et des effets alimentaires du conflit russo-ukrainien. «Dans mon pays le Niger, il y a eu au moins 35 morts et on voit ce qui s’est passé au Sénégal, au Tchad etc. Donc cela nous affecte», indique-t-il.
Et pour Moumouni Idrissa, là où ça cloche, c’est surtout au niveau de la prise de décision: «En termes de gouvernance, il nous faut prendre des décisions, pas toujours au sommet, mais au niveau de la base. Malheureusement au niveau de la base ces décisions ne sont pas prises. Alors pour nous aujourd’hui, il faut surtout d’améliorer la gouvernance locale», dit-il.
M. Eric Fradin, Chef de Projet Proact, d’ajouter : «Au jour d’aujourd’hui, on est face à une situation qui se dégrade depuis 5 à 6 ans. On vient de passer par une période de soudure en 2022 très compliquée, due à un ensemble de facteurs. Et du coup, malgré tout, il y a une certaine lassitude par rapport à une situation qui se dégrade. Et il est très important que la société civile puisse faire remonter les réalités de terrain.»