Réagissant suite au décès en couches de Astou Sokhna, le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) a fait un point sur la mortalité néonatale en 2021 au Sénégal. Le Sames qui s’est incliné devant sa mémoire de la dame, suite à ce décès « regrettable », a fait savoir que « 717 autres décès maternels ont été enregistrés en 2021 dans le pays ».
Dans un document transmis à la presse, les syndicalistes ont évoqué la nécessité d’’institutionnaliser des audits des décès maternels et néonatals avec mise en œuvre des recommandations, d’ouvrir des blocs opératoires consacrés aux soins obstétricaux et néonataux d’urgence et de construire de nouvelles structures sanitaires ».
Les syndicalistes ont préconisé plus de sérénité dans le traitement de ces cas déplorables. « Ce décès doit être étudié avec le professionnalisme et la sérénité nécessaires, sans aucune influence politique ou populiste pour en tirer les enseignements utiles afin de prendre des mesures permettant d’éviter la reproduction de pareils drames à Louga et dans d’autres structures de santé ».
La Sames rappelle en ce sens que « les spécialistes dans une région se résument souvent à une personne avec la surcharge de travail que cela implique. Ainsi le gynécologue, un être humain, qui a passé la nuit à opérer doit continuer la consultation externe et faire des échographies le lendemain, soit 3 postes de travail. Alors les patients en salle d’attente ne peuvent ni comprendre cette situation qui peut être à l’origine de retard de prise en charge, ni mesurer les sacrifices que ce médecin fait en se privant de son repos compensateur ».
Pour le Sames, le Sénégal est l’un des rares pays où on peut se faire examiner par un spécialiste le jour même sans rendez-vous ni un passage préalable chez un généraliste. D’où son appel adressé aux autorités étatiques à « se pencher sur les conditions de vie du personnel de santé dans ces contrées (pour se rendre compte) des sacrifices consentis par les médecins sénégalais ».
A ce titre, le Sames signale, pour le regretter, « le départ de 9 anesthésistes-réanimateurs pour de meilleures conditions de travail à l’étranger, au mois de février dernier ».