Au Sénégal, la commission de compilation des votes a indiqué que les résultats provisoires seront annoncés au plus tôt jeudi. En attendant, la mission d’observation du scrutin de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), dirigée par l’ex-président du Bénin Boni Yayi, a estimé lundi 25 février que le scrutin avait été transparent.
Cent quinze observateurs composaient la mission déployée dans treize régions sur quatorze à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle au Sénégal.
Boni Yayi s’est exprimé durant quarante minutes lundi 25 février. Pour lui, ce scrutin présidentiel a été exemplaire dans son déroulement. « Le 24 février 2019 au Sénégal, une date historique, a déclaré l’ex-président béninois, chef de la mission d’observation de la Cédéao. Le scrutin a eu lieu dans le calme, la discipline et dans un esprit civique et patriotique remarquable. Une grande affluence impressionnante à la mesure de la culture démocratique de ce pays. »
Boni Yayi et son équipe n’ont noté aucune difficulté majeure susceptible de remettre en cause ce premier tour de l’élection présidentielle. « Aucun incident majeur confirmé ou observé dans les bureaux de vote pouvant compromettre la transparence, la sincérité et la crédibilité de ce scrutin », a-t-il affirmé.
Appel à garder le calme
Conscient que la phase d’annonces des résultats pourrait être tendue, Boni Yayi a appelé toutes les parties à respecter la loi en cas de contestation. « Nous en appelons, avec beaucoup de respect dans la classe politique, à ce peuple sénégalais à continuer de garder le calme pour régler dans la sérénité les différends éventuels par les canaux légaux appropriés », a-t-il insisté.
Plus de 5 000 observateurs au total étaient déployés au Sénégal. Ce mardi 26 février, c’est la mission de l’Union européenne qui présentera son bilan.
La tension est un peu redescendue lundi, vingt-quatre heures après le premier tour de la présidentielle. Mais la majorité, qui revendique la victoire, et le camp d’Idrissa Seck, qui est certain d’être qualifié pour le second tour, campent sur leurs positions, en attendant les résultats provisoires, qui doivent être annoncés au plus tôt jeudi.
Journaliste pris à partie : le SYNPICS monte au créneau
Plusieurs organisations de médias dénoncent les propos tenus par deux candidats à la présidentielle à l’égard de journalistes dimanche 24 février au soir. Les correspondants de RFI ainsi que des journalistes de France 24, de la 2stv et du groupe Futur média, ont été pris à partie lors d’un rassemblement des opposants Idrissa Seck et Ousmane Sonko. Les journalistes ont été accusés d’être téléguidés et ont été présentés comme favorables à la victoire du président sortant, Macky Sall.
Pour les organisations de presse, il s’agit au mieux d’un dérapage, au pire d’une incitation à « casser du journaliste », comme le résume leur communiqué publié hier soir. Bamba Kassé est secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS), il dénonce les propos tenus par les candidats à la présidence.
Rfi