L’Assemblée nationale planche à partir de ce mercredi en séance plénière sur le projet de Loi de finance 2029 arrêté à 3 258,45 milliards FCFA en recettes et 3 708,95 milliards de FCFA en dépenses, faisant ressortir un déficit budgétaire de 450, 5 milliards FCFA, équivalant à un pourcentage de 3%, d’après les chiffres du ministère des Finances et du Budget.
Le Budget 2020 est un budget de « continuité », conformément aux orientations stratégiques du Plan Sénégal émergent (PSE) et « un budget de rupture » qui renouvelle « profondément la boîte à outils de l’Etat en matière de gestion des finances publiques, à la faveur de la mise en œuvre des directives de l’UEMOA », selon un document du ministère.
Il s’agit d’un budget-programme dont « les crédits sont regroupés autour d’un dénominateur commun qui est la politique publique, abstraction faite des services qui l’exécutent ». « Comparé à la LFR1 qui est arrêtée en recettes à 2 964,79 milliards FCFA et en dépenses (hors amortissement de la dette) à 3 398,65 milliards de FCFA pour la LFR1, le présent projet de loi connait une hausse respective de 293,66 milliards de FCFA (9,8%) et 310,30 milliards de FCFA (9,1%) en valeur absolue ».
Cette LFR 1 a été suivie en novembre d’une LFR2 en hausse de 104,1 milliards de francs CFA en valeur absolue, et de 2, 6% en valeur relative, représentant la subvention additionnelle accordée au secteur de l’énergie et le produit de la redevance provenant de la gestion des autoroutes.
Les recettes budgétaires sont composées des grandes masses suivantes : recettes fiscales, 2 675 milliards de FCFA (en hausse de 9,9% par rapport à la LFR1) ; recettes non fiscales, 124 milliards de FCFA (en hausse de 0,5% par rapport à la LFR1) ; recettes FSE, 30 milliards de FCFA ; tirages sur dons-projets, 260,5 milliards de FCFA ; dons budgétaires, 33 milliards de F CFA.
Les dépenses sont arrêtées à un montant total de 3 573 milliards de FCFA.
Elles se décomposent ainsi qu’il suit : charges financières de la dette publique (intérêts et commissions), 364,80 milliards de FCFA, contre 273,19 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une hausse de 91,61 milliards FCFA en valeur absolue et 33,5% en valeur relative ; dépenses de personnel , 817,7 milliards de FCFA, contre 743,41 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une progression de 10% ; dépenses d’acquisitions de biens et services, 947,43 milliards de FCFA, contre 911,92 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une hausse de 3,9%.
Il y a aussi les dépenses en capital sur ressources internes, 681,5 milliards de FCFA, contre 693,32 milliards de FCFA dans la LFR 1, soit une baisse de 1,7% ; les dépenses en capital sur ressources externes, 761,6 milliards de FCFA, contre 640,86 milliards dans la LFR 1, soit une progression de 18,8%.
Les comptes spéciaux du Trésor (CST) sont projetés, comme dans la LFR1 2019, en ressources et en charges à 135,95 milliards de FCFA.
Ils sont composés des catégories suivantes, toutes équilibrées en recettes et en dépenses : comptes d’affectation spéciale : 113,75 milliards de FCFA ; – comptes de commerce : 0,15 milliard de FCFA; – comptes de prêt : 20,75 milliards de FCFA ; – comptes d’avance : 0,8 milliard de FCFA ; – comptes de garantie et avals : 0,5 milliard de FCFA.
Selon le projet de budget, le Sénégal devrait maintenir le dynamisme de sa croissance en 2020, laquelle est projetée à 7%, contre 6% de hausse du PIB prévue en 2019. L’inflation (mesurée par le déflateur du PIB) devrait rester faible, autour de 1,7% en 2020, loin du seuil de 3% fixé parmi les critères de convergence de l’UEMOA, indique t-on dans le document.
« Une inflation basse, rappelle t-on, constitue le premier bouclier protecteur du pouvoir d’achat des populations, raison pour laquelle la politique économique du Gouvernement en fait systématiquement un objectif prioritaire ».
Le Sénégal devrait être lié à partir de 2020 avec le Fonds monétaire international (FMI)
Le ministère des Finances et du Budget souligne que le Sénégal devrait être lié à partir de 2020 avec le Fonds monétaire international (FMI) par un programme triennal à conclure dans le cadre de l’ICPE (Instrument de Coordination des Politiques Economiques).
L’ICPE est un instrument introduit par le FMI en 2017 pour ‘’soutenir les pays qui peuvent bénéficier de l’accompagnement du Fonds dans le cadre d’un programme, sans toutefois avoir besoin d’un soutien financier de l’institution’’.
Selon le ministère, « le programme accompagnera la mise en œuvre du deuxième Plan d’Actions Prioritaires (PAP 2) du PSE, dont les prévisions d’investissements sur la période 2019- 2023 sont évaluées à 14 098 milliards de FCFA, en hausse de 45,6% par rapport au PAP 1 ».