Au Sénégal, la campagne électorale a été marquée par la violence. Un sympathisant de la majorité a été tué à l’arme blanche, ce lundi 11 février, à Tambacounda, par des militants du Pur, le parti du candidat Issa Sall. A l’origine de ces échauffourées, des affiches de campagne arrachées. Amnesty International a demandé aux cinq candidats d’appeler leurs militants au calme. Certains estiment que Macky Sall et Abdoulaye Wade doivent se parler pour apaiser la situation.
A moins de quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, Macky Sall et Abdoulaye Wade se scrutent à distance. Le président, en campagne dans le sud, n’a pas dit un mot sur l’ex-chef de l’Etat qui, lui, s’est fixé à Dakar.
Commerçant, Mamadou Ndao, 28 ans, estime qu’il est trop tard pour un dialogue entre les deux leaders. « Ce n’est pas le moment que Macky Sall et Abdoulaye Wade se parlent parce que là, ils sont en pleine campagne. Chacun a son intérêt propre et ils ne doivent pas penser à eux d’abord », estime-t-il.
Dans les bureaux d’Amnesty International, on estime que la mort du militant de la majorité, à Tambacounda, aurait pu être évitée car l’organisation a déjà appelé au calme. Pour le chef du bureau, Seydi Gassama, c’est Macky Sall qui doit faire le premier pas vers Abdoulaye Wade. « Nous pensons qu’un coup de fil de Macky Sall à Abdoulaye Wade peut évidemment aider à avoir une campagne apaisée », soutient-il.
En déclarant qu’il voulait empêcher l’élection présidentielle, Abdoulaye Wade a provoqué de l’inquiétude. Mamadou Diouf a 50 ans. Pour lui, l’ancien et l’actuel président ne doivent penser qu’à la paix du Sénégal. « On a vu d’autres pays en guerre mais le Sénégal ne fait pas partie des pays en guerre. Il faut se parler pour qu’on trouve la paix », appelle-t-il.
Si le dialogue semble la solution, Abdoulaye Wade et Macky Sall se connaissent par cœur et les deux hommes, fins stratèges, ne donneront aucun signal qui pourrait être perçu comme un aveu de faiblesse.
Rfi