Hausse des salaires, primes, «car plan »…, la Direction générale de la Senelec a fait exploser les charges de l’entreprise, à travers un protocole d’accord signé le 28 décembre dernier avec la Convergence syndicale des travailleurs de Senelec (Csts). D’où le silence des syndicats sur les affaires de mal gouvernance qui secouent la boîte ? « Libération »
« Libération » révélait que Senelec avait, au nom du «secret », passé un gré à gré avec la société israélienne Powercom afin d’acquérir 250.000 compteurs modulaires prépayés. Ce, pour la rondelette somme de 12,811 milliards FCfa. En interne, ce dossier troublant n’a pas «choqué » ceux qui s’étaient rués dans la presse, pour vouer aux gémonies Akilee et qui aujourd’hui, prennent systématiquement la défense de la Direction générale. Comme cela a été le cas lors du contentieux opposant itoc à la Senelec, où la société de Baba Diao, après plusieurs relances, n’a fait qu’appliquer une décision de justice.
La réponse à ce curieux comportement se trouve peut-être dans le protocole d’accord signé le 28 décembre dernier, entre la Direction générale de la Senelec et la Convergence syndicale des travailleurs de Senelec (csts). Un spécialiste du secteur ne manque pas d’en rire pour alerter: «La société qu’on disait mal gérée, avec des comptes falsifiés pour jeter l’anathème sur Makhtar Cissé, est devenue subitement riche. ce protocole est dangereux pour l’avenir de la société, surtout ses finances ».
En effet, dans le point 1 du protocole, la Direction générale accorde une augmentation de salaire de 15 %, en contrepartie d’une réduction des heures supplémentaires en 2022, d’1,5 milliard de Fcfa, sur le budget de cette année. Cette augmentation sur le salaire de base est effective depuis le 1erjanvier 2022.
«Des rencontres avec les travailleurs seront organisées par la CSTS, dans la première quinzaine du mois de janvier 2022, pour la sensibilisation sur laquestion des heures supplémentaires. Un atelier sera organisé pour convenir des mécanismes et outils appropriés pour la mise en œuvre de la réduction de l’objectif budgtaire de 1 milliard 500 millions FCfa. Le rapport définitif sera déposé au plus tard le 30 janvier 2022 à la Direction générale », annonce le protocole d’accord.
Mais ce n’est pas tout. Le document obtenu par « Libération », renseigne que la Direction générale de la Senelec a pris l’engagement « de défendre devant le Conseil d’administration, la consolidation des acquis par l’octroi d’une prime minimum de 10 % du résultat annuel bénéficiaire au personnel. Cerise sur le gâteau, depuis le 1er janvier 2022, le montant de la prime de logement des agents de maitrise du droit commun est passé à 80.000 FCfa.
Pendant ce temps, une prime fixe de risque électrique de 50.000 FCfa est allouée aux ayants-droit identifiés parla commission, en attendant un accord sur la partie variable. D’après le protocole, la prime de risque électrique n’est pas cumulable avec la prime de risque et salissure.
Heureusement! alors que le Président a suspendu l’achat de véhicules dans les ministères, agences et directions générales, la Senelec a déroulé un «car plan cadres » dans lequel elle supporte 70% du montant et les bénéficiaires 30 %.
Les budgets des véhicules «car plan cadres » sont revalorisés ainsi qu’il suit: unité et experts, 15 millions FCfa ; service, 20 millions FCfa ; département, 25 millions FCfa ; directeurs et délégués, 40 millions FCfa. «La dotation mensuelle individuelle du carburant des cadres, à l’exception des délégués régionaux et centraux, est augmentée de 50 litres. La prime d’entretien véhicule cadre des chefs d’unité, chefs de service et chefs de département, est augmentée de 50.000 FCfa par mois », souligne au passage le protocole.
Mieux, l’enveloppe budgétaire annuel du «car plan » des agents de maîtrise qui était initialement de 250 millions FCfa, est portée à 500 millions FCfa. Ici aussi, Senelec supporte 70 % du montant et les bénéficiaires, 30 %. «Tout cadre bénéficiaire d’un car plan doit rembourser l’intégralité de l’encours à la banque, avant de quitter l’entreprise »,note le protocole.
La bonne nouvelle pour le contribuable est que là où les travailleurs demandaient l’effacement de l’endettement interne du personnel, la Direction générale a proposé de réfléchir sur les modalités de remboursement, en lieu et place d’un «effacement ».
Elle étudiera aussi «prochainement » l’augmentation de la subvention annuelle accordée aux syndicats. Ceci explique cela…
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