La Société internationale sur le sida a dévoilé lundi les axes de recherche prioritaires visant à guérir l’infection, plutôt que d’améliorer les antirétroviraux. Dès 2012, la Société internationale sur le sida (IAS) avait dévoilé une feuille de route appelant à faire avancer les recherches pour guérir de la contamination du virus du sida, le VIH (virus de l’immunodéficience humaine). Elle relevait alors qu’on ne pouvait se satisfaire de traiter à vie des malades du sida même si leur espérance de vie s’est considérablement améliorée et bien que certains d’entre eux présentent des rémissions longues après traitements.
« Les stratégies actuelles présentent des limites importantes, dont des défis immenses sur le plan économique, opérationnel et logistique pour administrer un traitement à vie à près de 37 millions de personnes vivant avec le VIH », explique l’IAS dans un communiqué publié une semaine avant la Conférence internationale sur le sida à Durban en Afrique du Sud.
Selon Onusida (Unaids, programme de l’ONU de lutte contre le sida), le coût des antirétroviraux (plus connus sous le nom de trithérapies) de 90% des personnes infectées dans les pays pauvres ou à revenus moyens atteindra 19,3 milliards de dollars américains en 2017.
Les malades du sida doivent composer avec la toxicité des médicaments et donc les effets secondaires qu’ils induisent. Les chercheurs évoquent également le dysfonctionnement immunitaire qui persiste ou encore les risques de comorbidités associées au VIH (hépatites virales, tuberculose…).
« Il n’y a pas si longtemps, peu de chercheurs estimaient que guérir du sida pourrait être possible un jour », a déclaré Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 pour la co-découverte du virus du sida, aujourd’hui co-présidente de l’IAS.
Guérir du sida est désormais au cœur de la recherche grâce à l’accumulation des connaissances et avancées scientifiques, souligne-t-elle, citant le cas de guérison après transplantation de moelle osseuse, l’exemple de patients capables de contrôler leur infection après avoir arrêté leur traitement classique par des antirétroviraux ou encore les avancées « remarquables » dans la thérapie génique.
Pour poursuivre la voie vers la guérison, l’IAS dresse une série de recommandations, préconisant en particulier une stratégie pour « tuer » les « réservoirs viraux ».
Le VIH persiste à l’état latent dans l’organisme des malades traités avec des antirétroviraux (ARV). Les scientifiques savent que ces réservoirs où se cache le virus constituent l’un des principaux obstacles à la guérison.
Ces dernières années, ils ont toutefois beaucoup avancé dans la compréhension des mécanismes expliquant la persistance du virus dans le corps des personnes traitées, permettant ainsi d’élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
L’une des pistes est d’aller chercher les cellules en dormance dans les réservoirs, les activer pour les rendre sensibles au traitement et les détruire.
La stratégie adoptée par l’IAS est publiée dans le journal Nature Medicine dans la perspective de la 21ème conférence internationale sur le sida qui se déroulera du 18 au 22 juillet sur le thème de l’égalité d’accès aux soins.
La précédente édition s’était déroulée en 2014 à Melbourne en Australie.
Avec AFP