Il y a tout juste un an, ce deuxième cas avait été présenté lors d’une conférence aux États-Unis. Il était alors considéré en rémission. Cette fois, les équipes médicales sont unanimes : il est officiellement guéri. Il ne prend plus de médicament et le virus n’est plus présent dans son sang. Appelé le “patient de Londres”, il a reçu une greffe de moelle osseuse afin de soigner son cancer du sang. Les cellules souches greffées étaient issues de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare, CCR5, qui bloque l’implantation du VIH.
Un traitement qui n’est pas adapté à tous les patients
Dans le New York Times, le “patient de Londres” se confie : “Je sens une sorte de responsabilité à aider les médecins à comprendre comment cela a pu se produire pour qu’ils puissent développer cette technique”. Le fait d’être guéri de son cancer et du sida était pour lui “surréaliste”.
Ses médecins restent prudents. Le professeur Ravindra Kumar Gupta, de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) précise : “Il est important de prendre en compte le fait que ce traitement curatif est à haut risque, il ne doit être utilisé qu’en derniers recours chez des patients infectés par le VIH et qui ont également des tumeurs malignes hématologiques potentiellement mortelles.” D’après lui, ce traitement ne sera pas proposé aux personnes qui répondent positivement aux traitements antirétroviraux.
Un précédent il y a plus de dix ans
Le “patient de Londres” succède à Timothy Ray Brown, un Américain guéri il y a plus de dix ans, surnommé le “patient de Berlin”. Les médecins avaient alors essayé de guérir d’autres patients en réalisant d’autres greffes de moelle osseuse. Cela avait été un échec jusqu’à aujourd’hui.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, près de 38 millions de personnes vivaient avec le VIH fin 2018. Au total, la maladie a provoqué 32 millions de décès à travers le monde.
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