Sommet de Panmunjeom: une «nouvelle histoire» débute pour les deux Corées

Ce vendredi 27 avril, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in tiennent un sommet historique après une poignée de main hautement symbolique sur la ligne de démarcation militaire qui divise la péninsule. Le leader nord-coréen s’est déclaré « submergé par l’émotion ».

Kim Jong-un et Moon Jae-in, ont achevé leur première session de discussions, et une deuxième session vient de débuter. Ce matin, les deux dirigeants ont offert des images absolument incroyables : main dans la main, tout sourire, ils ont enjambé ensemble la courte marche qui marque au sol la ligne de démarcation militaire. Kim Jong-un est venu seul, à pied, attendu de l’autre côté par Moon Jae-in.

C’est la toute première fois qu’un dirigeant nord-coréen passe du côté Sud de la frontière depuis la guerre de Corée, il y a sept décennies. « Une nouvelle histoire commence ; le début d’une ère pour la paix », a écrit un Kim Jong-un visiblement détendu dans le livre dédié aux visiteurs. Mais derrière ces manifestations très chorégraphiées de bonne volonté, les discussions sont sans doute très délicates.

Les attentes modérées des Sud-Coréens

Ce matin, des Sud-Coréens se trouvaient devant la mairie de Séoul, pour voir les images de la rencontre diffusées sur un écran géant. Certains se disent émus, mais les attentes restent modérées.

Quelques opposants au sommet se sont aussi réunis devant l’hôtel de ville. « Un traité de paix avec le Nord serait une mascarade », peut-on lire sur une banderole.

Le quotidien conservateur Joongang Ilbo appelle lui ce matin le président sud-coréen à ne pas hésiter à interrompre la rencontre si jamais Kim Jong-un se montrait « ambigu » sur la question de la dénucléarisation. Une déclaration conjointe, annoncée à la fin du sommet, permettra d’en savoir plus sur les concessions que Pyongyang est prêt à faire.

La voiture du leader nord-coréen bien entourée par ses gardes du corps.Korea Summit Press Pool/Pool via Reuters

Un pin planté en terre

Après la session matinale, Kim Jong-un a franchi la frontière dans l’autre sens pour le déjeuner, une dizaine de gardes du corps se positionnant à côté de sa limousine. Avant la séance de l’après-midi, les deux responsables auront planté un pin. Cet arbre « représentera la paix et la prospérité sur la ligne de démarcation militaire, qui est le symbole de la confrontation et de la division depuis 65 ans », selon Séoul.

Kim Jong-un a déjà donné beaucoup de signaux (…) mais on laisse complètement de côté l’humanitaire et les droits de l’homme.

« La Chine applaudit l’étape historique franchie par les deux dirigeants, nous admirons le courage et la résolution politique dont ils ont fait montre », a déclaré Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse.

Pékin est, de loin, indique l’AFP, le principal soutien diplomatique et économique de la Corée du Nord. Cependant, exaspérée par l’imprévisibilité de son turbulent voisin, elle se dit fermement opposée aux ambitions nucléaires de Pyongyang et applique les sanctions économiques de l’ONU.

RFI