Au lendemain de la destitution d’Omar el-Béchir au Soudan, le chef du Conseil militaire de transition désormais aux commandes du pays a renoncé au pouvoir vendredi soir et nommé un autre militaire pour lui succéder. Une décision accueillie par des scènes de joie des manifestants à Khartoum.
Awad Ibn Awf, le chef du Conseil militaire de transition qui dirige le Soudan depuis la destitution de Omar el-Béchir, a annoncé vendredi 12 avril sa démission, et le nom de son successeur, le général Abdel Fattah al-Burhan Abdelrahmane.
Cette déclaration a été accueillie par de scènes de liesse dans la capitale soudanaise. Affichant leur rejet de cette transition, les manifestants avaient passé la nuit de jeudi à vendredi -la sixième consécutive- devant le quartier général de l’armée. Malgré le couvre-feu imposé de 20H00 GMT à 02H00 GMT, la nuit a été calme.
Plus tôt dans la journée, les militaires au pouvoir avaient démenti avoir mené un coup d’État et se sont efforcés de rassurer la communauté internationale ainsi que les manifestants.
« Le rôle du Conseil militaire est de protéger la sécurité et la stabilité du pays », a déclaré le général Omar Zinelabidine, membre du Conseil militaire, qui s’exprimait devant des diplomates arabes et africains. « Ce n’est pas un coup d’État militaire, mais une prise de partie en faveur du peuple », a-t-il ajouté.
« Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition », a-t-il dit, répétant des assurances formulées plus tôt par les chefs militaires.