Le débat fait rage au Parti Socialiste. Quelques jours seulement après le décès d’Ousmane Tanor Dieng, sa succession est au cœur d’une vive polémique entre responsables.
Et de l’avis de l’ancien porte-parole adjoint du Ps, Me Moussa Bocar Thiam, cette situation résulte d’un vide juridique sur la question de la succession. « Il y a l’article 18 du règlement Intérieur qui prévoit que le secrétaire général peut être assisté ou suppléé par le secrétaire général adjoint. Le texte parle de suppléance en cas d’empêchement. L’empêchement est un évènement provisoire, qui peut être mis fin au retour du secrétaire général. Nous ne sommes pas dans le cas d’un empêchement mais d’un décès irréversible. Le texte ne règle pas la question de la vacance du poste de secrétaire général. C’est ça, la vérité », a-t-il expliqué dans un entretien paru ce jeudi au journal « Le Témoin ».
« La suppléance vise à laisser revenir la personne, alors que l’intérim vise à assurer le fonctionnement du parti jusqu’au prochain renouvellement. L’intérim est toujours encadré. Il ne peut pas durer plus de trois mois, au maximum six mois. Aminata Mbengue Ndiaye est intérimaire. L’intérim ne peut pas durer un an, voire deux ou trois ans », a-t-il ajouté.
Poursuivant, Me Moussa Bocar Thiam soutient que l’intérim doit être assuré de façon collégiale; par les trois secrétaires généraux. « Il s’agit, dit-il, de Abdou Khadre Cissokho, ancien président de l’Assemblée nationale, de Birahim Diagne, maire de Sakal et Aminata Mbengue Ndiaye. Ces derniers ne sont pas nommés mais choisis par le secrétaire général, après avoir été lui-même élu. Il désigne un collège de secrétaire généraux adjoints sans aucune hiérarchie, sans aucune lien de subordination ».
Donc, pour lui, dire que « Aminata Mbengue Ndiaye assure l’intérim du secrétaire général, c’est faire du favoritisme. (Car,) si les autres secrétaires généraux adjoints aspirent à ce poste, on vers des difficultés ».
Moussa Bocar Thiam note par ailleurs que si l’intérim doit être assuré par une seule personne, le rôle devait échoir à Cheikh Abdou Khadre Cissokho. « Parce que, à chaque réunion du secrétariat général, il était toujours à la droite du secrétaire général Ousmane Tanor Dieng ».
« Je fais partie des gens qui sont surpris que cette qualité de 1er adjoint du secrétaire général soit collée à Aminata Mbengue, d’autant que les textes précisent que les secrétaires généraux ont le même niveau de responsabilités et qu’ils sont interchangeables. Il n’y a aucun lien de subordination entre eux et encore moins une hiérarchie entre les secrétaires généraux adjoints. Je suis surpris qu’on l’impose à ce niveau de responsabilité. Ce n’est pas conforme aux textes », a-t-il conclu.