Suivez en DIRECT le 4e jour du procès Imam Ndao et Cie

Les deuxième et troisième jours du procès de l’imam Alioune Ndao et Cie ont donné lieu à un spectacle effrayant. Les révélations des prévenus Mamadou Ndiaye, Ibrahima Diallo et Coumba Niang (épouse de Matar Diokhané) sur les connexions sénégalaises avec Boko Haram, le contenu « Manifeste du djihadiste » de Diokhané donnent froid au dos. Ce jeudi, la chambre criminelle engage le 4e jour de procès inédit, jugeant des Sénégalais pour des faits liés au terrorisme…Ne ratez rien du déroulement de l’audience

12h 01 : Saliou Ndiaye se confond en révélations devant le procureur : « Je comptais bien prendre le armes et faire allégeance aux talibans »
Le Procureur :
 Vous aviez déclaré que votre intention pour aller en Syrie n’était pas pour combattre mais pour apporter un soutien aux victimes. Vous le confirmez.
L’accusé : Oui je le confirme.
Le procureur : Qui sont les victimes ?
L’accusé : La population
Le procureur : Qu’est-ce que vous pensez du djihad
L’accusé : C’est celui qui fait des efforts pour les recommandations de Dieu.
Le procureur : Vous pensez qu’on peut appliquer la Charia au Sénégal
L’accusé : Oui. Si vous voulez demain même.
Le procureur : Quel serait le sort des non musulmans
L’accusé : Selon Mohamed Psl l’avait fait. Il n’avait  forcé personne.
Le procureur : Qu’est-ce que vous ferez du droit des minorités ?
L’accusé : Les noms musulmans doivent payer des impôts parce que nous allons assurer leur sécurité.
Le procureur : Vous reconnaissez la paternité de tels propos ?
L’accusé : Oui
Le procureur : Est-ce que vous préconisez le djihâd  au Sénégal ?
L’accusé : Non parce que ce n’est pas encore le moment.
Le procureur : Le contexte n’est pas le même l’Islam n’est pas un contexte humain. Si le contexte était présent est-ce que vous seriez  prêts à faire le djihad.
L’accusé : Oui
Le procureur : Qui sont les dirigeants de cette doctrine ?
L’accusé : Vous avez dit qu’ils sont nombreux et on peut citer Imam Alioune Ndao. Docteur Imam Lo et Oustaz Assane Ka.
Le procureur : Pourquoi étiez-vous allez en Afghanistan. Et vous aviez dit que vous vouliez aller là-bas pour soutenir les talibans qui étaient agressés. Maolan Omar le guide des Talibans. Et Ben Laden. Est-ce que vous connaissiez Ben Laden
L’accusé : Oui j’avais dit que je le connaissais.
Le procureur : Vous reconnaissiez avoir vanté ses mérites ?
L’accusé : J’ai suivi une vidéo intitulé la face caché de Ben Laden. Ben Laden avait changé le monde par des explosifs dans les 50 dernières années.
Le procureur : Qu’est-ce que le monde pense de Ben Laden
L’accusé : Je ne peux répondre
Le procureur : Est-ce que vous étiez près à prendre les armes pour soutenir les talibans ?
L’accusé : Oui. Je voulais être auprès des Talibans et prêter allégeance à toutes les directives qu’ils me donneraient.
Le Procureur : Etiez-vous près à mourir pour cette cause ?
L’accusé : Si c’est dans le cadre de l’islam Oui
Le procureur : Pourquoi ce projet de visa en Syrie n’a pas abouti ?
L’accusé : Je suis allé à l’ambassade de la Syrie une première fois ils ont refusé. Et dans un deuxième temps ils ont refusé également.
Le procureur : Vous confirmez que vous aviez un pseudo, Saliou Sokhna ?
L’accusé : Oui,
Le procureur : Vous avez fait des recherches sur YouTube sur  la personne de Omar Djaby dit Omsen ?
L’accusé : Oui. Parce que je le connaissais.
Le procureur : Quelles sont vos relations avec Imam Ndao ?
L’accusé : Quand vous lisez ma dernière conversation avec OMSEN,  Imam Ndao était mon maître. J’habite près de chez l’Imam Ndao.
Le procureur : D’où est née cette relation avec Imam Ndao ?
L’accusé : Je priais dans sa mosquée lors des prières de Vendredi. Il m’a convaincu à travers ses prêches. Et il appliquaitses dires.
Le procureur : Comment vous êtes parvenus à avoir un lien direct avec Imam Ndao ?
Une question que l’accusé peine à répondre.

Les observations du procureur : Il dit qu’il habite près de chez l’Imam. Il lui est arrivé de partager avec le déjeuner avec lui. Il a des relations étroites avec lui. Mais moi en tant que citoyen je vais chaque vendredi prier à la mosquée et j’écoute ses prêches. Mais cela ne veut pas dire que je vais déjeuner chez l’Imam
Des questions qui ont fait sortir les avocats de la défense notamment Me Etienne Dionne  de ses gongs: « M. Le procureur vous tenez à enfoncer mon client »
Le juge à la robe noire : calmez vous Me. Je suis le maître des lieus. C’est moi de dire si telle ou telle question est mal posée.
L’accusé : C’est moi qui me suis approché de lui.
Le procureur : Comment s’est passé le premier contact avec lui ?
L’accusé : c’est la manière dont il m’a convaincu. Je ne voulais même pas le rencontrer. On s’est rencontré la première fois dans un marché.  Il m’avait pris comme son fils.
Le procureur : Est-ce qu’il vous est arrivé des moments d’échanger avec lui ?
L’accusé : On parlait sur tous les plans.
11h 21 :  Saliou Ndiaye à la barre : « Imam Ndao nous a dit de tout faire pour aider nos compatriotes de Syrie »
L’accusé : J’ai 3 enfants
Le juge : Vos deux épouses se trouvent actuellement à Kaolack ?
L’accusé : Vous avez compris la teneur du contenu de l’ordonnance de renvoi
Le juge : Je vais vous rappeler les chefs d’accusation d’acte de terrorisme visant à porter atteinte à la sécurité, financement de terrorisme blanchiment de capitaux et apologie, est-ce que vous reconnaissez les faits ?
L’accusé : Non
Le juge : Pourquoi on vous a associés à ces faits.
L’accusé :Je connais des agents qui ont été appréhendés. Je travaille à liberté 6. Vers 4 heures du matin j’étais en train de dormir et des hommes ont frappé à ma porte en me demandant d’ouvrir la porte. Et, quand j’ai ouvert la porte, je me suis rendu compte que c’était la police. Après je suis parti avec eux dans mon lieu de travail. Ils ont ouvert le magasin. Et ils ont saisi mon ordinateur.
Le juge : Vous dites que vous n’avez rien à faire dans ce procès :
L’accusé : Parmi les prévenus je connais Imam Ndao, Makhtar Diokhané, Abdou Mbacké Bao
Le juge : Vous avez combien d’ordinateur.
Le prévenu Saliou Ndiaye : J’en ai deux
Le juge : Le contenu de votre ordinateur montre que vous étiez avec en contact avec d’autres personnes. Lesquelles ?
Le prévenu : Oui. C’est Oma, Abdallah Babou
Le juge : Quelles sont vos relations avec Abdallah Babou
Le prévenu : Nous avions des fréquentations. Je lui ai dit que je voulais aller en Afghânistan. Il avait promis de m’aider à partir mais par voie terrestre.
Le juge : Qui a proposé la destination ?
Le prévenu : C’est moi qui ai fait la proposition
Le juge : Pourquoi vous avez choisi cette destination ?
Le prévenu : En tant que jeune, je voulais souvent sortir et aller en voyage. Mais la Charia est obligatoire dans l’Islam et on m’a dit que dans ces pays ils appliquent bien la Charia. C’était pour mettre en pratique la théorie que j’avais de la charia.
Le juge : Au moment de l’exploitation de votre ordonnateur vous consultez souvent des sites islamiques.
Le prévenu : c’est vrai
Le juge : Pourquoi vous avez choisi l’Afghanistan ?
L’accusé : Le pays Afghanistan ne m’intéresse pas mais requérir de la connaissance pour ma religion.
Le juge : Pourquoi vous ne vous êtes pas rendu là-bas ?
L’accusé : J’étais en train de me préparer. Mais j’en ai parlé avec  mon Tuteur. Mais c’est Imam Ndao qui m’a déconseillé de ne pas partir.
Le juge : Qui est votre Tuteur ?
L’accusé : Imam Badara Ndao
Le juge : Pourquoi vous avez laissé ici vous activités de commerce pour voyager ?
L’accusé : Je voulais retourner après avoir accompli ma mission
Le juge : Vous aviez entrepris un voyage parlez-nous de ce voyage ?
L’accusé: Je voulais aller en Syrie lors des massacres. Et Imam Ndao nous a dit que tous les efforts que nous pouvions faire pour aider nos compatriotes il fallait le faire. Je voulais aller aider mais pas pour le djihâd. Je n’avais pas cette intention.
Le juge : Pourquoi vous avez voulu partir cette fois-ci sans l’aval de votre tuteur ?
L’accusé : Imam Ndao avait l’expérience c’est pourquoi il m’a interdit d’y aller.
Le juge : Imam Ndao n’a jamais était en Syrie, comment il peut avoir l’expérience ?
L’accusé : Il n’a jamais été là-bas. Et il me disait que ce n’est pas sûr.
Le juge : Combien de fois vous avez rencontré Omar Diaby ?
L’accusé : 2 fois. Il m’a promis de m’amener et de me régler les problèmes de logement et tout. Omar Diaby est un franco-sénégalais.
Le juge : Qu’est-ce qu’il était lui ?
L’accusé : Il a les moyens. Il avait décidé de nous financer.
Le juge : Vous vous êtes rendu ensemble avec Matar Diokhané chez Omar Diaby. Pourquoi vous aviez souhaité la victoire des djihadistes. Pourquoi ?
L’accusé : Si l’Etat syrien veut combattre les djihadistes nous ne pouvons faire que riposter.
Le juge : Vous êtes poursuivi pour apologie du terrorisme ?
L’accusé : Dans ma tablette il y a eu deux vidéos. La première était une vidéo en or. La deuxième il y a eu une exécution.
Le juge : Comment il a été exécutif ?
L’accusé : Egorgé
Le juge : Pourquoi vous l’avez téléchargé ?
L’accusé : Pour rien. Par simple curiosité.

10h 30 : Suite interrogatoire abou Akim : 
Me Kane : Est-ce que vous Connaissez Saliou Ndiaye
Abou Akim : Oui.
 Le juge Samba Kane au prévenu : Est-ce que vous prenez des médicaments au niveau du pavillon spécial.
Abou Akim : HALTON

10h 10 : Me Masokhna Kane, avocat de la défense interroge le prévenu
 Me Masokhna Kane: Vous avez dit que vous avez été au Mali pour des raisons financières et non pour le djihad.
Abou Akim : J’ai dit aux enquêteurs que j’étais venu pour des raisons financières.
Me Kane : Le juge vous a entendu et vous avez dit que vous connaissiez Imam Ndao et vous aviez vu Imam Ndao lors d’une conférence  à Guédiawaye. Est-ce que les prêches d’Imam Alioune Ndao vous ont poussées à aller en Djihad
Abou Akim : Non
Me Kane : Imam Babacar Sall, vous avez dit au juge d’instruction que ses prêches vous a poussé à aller en Djihad. Vous connaissez imam Assane Ka, est ce que ces conférences vont ont poussé à aller en Djihad
Abou Akim :   Oui. Je n’ai pas dit Je suis allé au Mali pour de l’argent
Me Kane : Est-ce que vous savez ce que c’est que  la collusion ? Est-ce que vous aviez une collusion entre l’Imam Ndao
Abou Akim : Non. Je ne connais même pas Imam Alioune Ndao
Me Kane : Est-ce que vous avez fait un examen Psychiatrique ?
Abou Akim : Oui. Des autorités m’ont amené à l’hôpital principal où je suis resté 2 mois pour des consultations psychiatriques.

10h 05 : Ouverture de l’audience

09h 32 : La salle est presque vide. Les quelques rares personnes qui se trouvent actuellement dans la salle 4 de la Chambre criminelle du Palais de justice de Dakar sont vêtues de blanc. le public est composé pour la plupart d’hommes… barbus Les prévenus sont déjà dans le box, surveillés par des hommes encagoulés. Les avocats sont déjà en place. Mais  le tribunal est en retard. Le juge Samba Kane et ses assesseurs ne sont pas encore en place. Le dispositif sécuritaire est moins important. Quelques gendarmes seulement sont dans la salle 4.
Devant la porte du Palais de justice  rien à signaler. Chacun vague de ses préoccupations. Pas de file d’attente.

 

pressafrik