Les soldats du feu ont largement manifesté leur solidarité à l’un des leurs, le mardi 12 novembre dernier. La salle d’audience du Tribunal de Grande instance (Tgi) de Pikine-Guediawaye était trop exiguë pour contenir les sapeurs-pompiers venus nombreux. Suite aux plaidoiries de ses conseils et après le refus de la représentante du ministère public, le Tribunal a refusé d’accorder le sésame au prévenu. L’affaire a été renvoyée au 22 novembre. Souleymane Ndoye comparaissait pour homicide involontaire. Le 02 novembre dernier, Amadou Bâ, supporter de l’Asc cité Ndèye Marie a reçu un projectile de fumigène à la bouche et est décédé. Le drame s’est produit au stade municipal de Mbao, à l’issue d’un match opposant les Asc Jappo de la Zone 15 de Mbao (Ndoyène) et cité Ndèye Marie comptant pour les demi-finales zonales.
Refus de la liberté provisoire
Vu avec un fumigène à l’intérieur du stade, Souleymane Ndoye a été arrêté par la Brigade de gendarmerie de la Zone Franche. Le pêcheur qui aurait lancé le projectile, Abdoulaye Pouye, est attrait aujourd’hui devant le Tribunal pour mineur de Dakar, pour le même délit. Dès que l’affaire a été appelée à la barre, Me Nohim Mbodji, conseil de la partie civile, a sollicité le renvoi. Me Moustapha Dieng de la défense a formulé une demande de liberté provisoire. Il s’est d’emblée lancé, jouant sur la corde sensible des juges, sur le professionnalisme et la responsabilité de son client : «Vous avez sans doute tiqué lorsque vous avez vu tous ces sapeurs-pompiers de la région de Dakar. Je ne veux pas entrer dans le fond, mais vous avez lu le dossier et savez que ce n’est pas de ses mains que l’objet qui a tué a atterri sur la victime. Je parle sous le contrôle de l’ensemble de ses collègues. Souleymane Ndoye a 26 ans de carrière. Il est marié et père de 8 enfants».
Acte involontaire ; mort d’homme
Poursuivant, Me Dieng a souligné que la devise des Sapeurs-pompiers, un corps vénéré au Sénégal, est «Sauver ou périr». Son client n’a jamais eu maille à partir avec la justice, il n’y a aucun risque de trouble à l’ordre public.
Toujours dans le camp de la défense, Me Seyni Dione a insisté sur le fait que leur client, durant toute sa carrière, n’a eu que des félicitations et décorations. Dans cette affaire, il n’a fait qu’aider l’ami de son fils. Il ne savait pas que ce geste allait causer une mort et lui coûter la prison. A la suite de Me Dione, Me Ismaïla Daniel Dieng a abondé dans le même sens.
De l’avis du procureur, les faits sont extrêmement graves. On parle certes d’acte involontaire, mais il y a quand même eu mort d’homme. En l’espèce, il y a absence de garantie de représentation et le prévenu encourt une peine de 5 ans. Par conséquent, le Parquet requiert le rejet de la liberté provisoire. Il sera suivi par le Tribunal.