Syrie: deux ans après avoir été libéré de Daech, Raqqa peine à se reconstruire

En Syrie, la ville de Raqqa n’est plus qu’un champ de ruines. Il y a deux ans, la coalition internationale avait libéré la ville du joug des jihadistes, après quatre mois d’intenses combats et de bombardements aériens. Mais depuis, la ville peine à entamer sa reconstruction.

De notre envoyé spécial en Syrie, Noé Pignède

Raqqa ressemble toujours à un champ de bataille, mais où la vie a repris son cours tant bien que mal. Dans les rues de la ville, les habitants déambulent au milieu des gravats. Sous les décombres, de nombreuses boutiques ont pu rouvrir leurs portes.

L’invasion turque chasse les ONG

La ville reste plongée dans un léger brouillard ; un mélange de pollution, et des poussières qui émanent des chantiers de reconstruction. Une reconstruction qui a pris du retard, beaucoup de retard, principalement par manque de moyens. Car selon les autorités locales, il faudrait plus d’un milliard de dollars pour reconstruire la ville.

Jusqu’ici, Raqqa pouvait compter sur les organisations internationales, mais depuis l’invasion turque au nord de la Syrie, il y a deux mois, beaucoup d’ONG ont dû plier bagage et résultat, la plupart des chantiers de reconstruction sont à l’arrêt.

Abandonnés par les Occidentaux

Au milieu des immeubles éventrés, on croise des familles de déplacés, qui ramassent des morceaux de métaux pour les revendre contre quelques dollars par jour. D’autres, plus fortunés, ont commencé à reconstruire eux-mêmes leur maison.

À Raqqa, un bâtiment sur deux est toujours à terre. Les habitants disent aujourd’hui ne pouvoir compter que sur eux-mêmes pour les reconstruire, et se sentent abandonnés par les Occidentaux. L’armée américaine, qui avait rasé la ville dans la bataille contre l’organisation État islamique, a définitivement quitté Raqqa le mois dernier. Elle laisse ses 200 000 habitants livrés à eux-mêmes, au milieu d’un champ de ruines.

rfi