Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce 18 mars que des combattants syriens soutenus par Ankara avaient pris le contrôle total du centre-ville d’Afrin, bastion kurde dans le nord-ouest de la Syrie.
Des unités des Forces syriennes libres, soutenues par les forces armées turques, ont pris le contrôle total du centre-ville d’Afrin, en Syrie, ce 18 mars au matin, a annoncé ce dimanche le président turc Recep Tayyip Erdogan. La ville était le principal objectif de l’offensive lancée le 20 janvier dernier par la Turquie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
« Depuis 8h30 ce matin, le centre-ville d’Afrin est sous le contrôle des membres des Forces syriennes libres, qui ont été soutenues par les militaires turcs. En ce moment, le drapeau turc flotte là-bas ! Le drapeau des forces syriennes libres flotte là-bas ! Le maillon des forces terroristes a été rompu de tous les côtés, et nous allons détruire, étape par étape, les chaînons qui restent ! Nous allons mettre fin à leur jeu ! », a déclaré le président turc lors d’une cérémonie.
L’état-major turc a également publié sur son compte Twitter une vidéo montrant un soldat accrochant un drapeau turc au balcon d’un bâtiment. Ankara considère les YPG comme une organisation « terroriste », alors que ces combattants kurdes sont soutenus et armés par Washington pour combattre le groupe Etat islamique (EI).
Exode massif
Recep Tayyip Erdogan a aussi affirmé qu’un « grand nombre de combattants kurdes ont fui la queue entre les jambes ». Selon les chiffres de l’armée turque, 46 soldats turcs ont été tués depuis le lancement de l’offensive sur Afrine, baptisée « Rameau d’olivier ».
Les combats se poursuivent cependant au centre d’Afrin. Selon des témoins sur place, des bruits d’explosion et d’armes peuvent être entendus tandis que les troupes turques seraient en train de sécuriser et de déminer les quartiers centraux, d’après les médias turcs.
L’avancée des forces pro-turques a entraîné ces derniers jours un exode massif de civils, faisant craindre un nouveau drame humanitaire dans un pays ravagé par une guerre qui a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés depuis 2011.
Plusieurs dizaines de civils ont été tués dans la région d’Afrine depuis le lancement de l’offensive turque, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). De son côté, Ankara dément viser les populations mais elle a bien l’intention de poursuivre ses manoeuvres tout au long de sa frontière pour déloger les YPG.
(Avec agences)