L’accord annoncé par la Russie pour l’évacuation des combattants de Jaych al-Islam et des membres de leurs familles de la ville de Douma, dans la Ghouta orientale de Damas, semble compromis. Des divergences entre les dirigeants du groupe islamistes seraient à l’origine de la confusion qui règne autour des modalités de la mise en œuvre de cet accord.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Quarante-huit heures après l’annonce par la Russie d’un accord d’évacuation de Douma, dernier bastion rebelle dans la Ghouta de Damas, Jaych al-Islam n’a publié aucun communiqué.
Des sources proches de l’opposition et du gouvernement syrien évoquent des divergences au sein du groupe, qui retardent la mise en œuvre de l’accord. Un fort courant à Jaych al-Islam, conduit par son chef Issam Boueidani, refuserait de quitter la ville.
D’autres dirigeants, regroupés autour de Samir Kaaké, seraient partisans de l’évacuation de Douma, totalement encerclée par l’armée syrienne.
Des sources de l’opposition syrienne ont affirmé que la Russie, qui joue le rôle de médiateur, a lancé un ultimatum de cinq jours à Jaych al-Islam pour fournir le nombre de combattants et de civils qui souhaitent partir. Passé ce délai, les Russes auraient averti qu’un « autre langage » serait adopté.
Les vingt bus qui ont quitté Douma mardi n’avaient à leur bord aucun combattant, selon Jaych al-Islam. Seuls des femmes et des enfants ont été évacués vers les villes de Jarablous et d’al-Bab, dans le nord de la Syrie. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déclaré qu’un nouvel accord a été conclu et que des bus ont quitté la ville, mercredi.
rfi