Réunis mardi 8 octobre 2019 à Luxembourg, plusieurs dirigeants européens se sont inquiétés de voir survenir un nouvel afflux migratoire en raison de la situation en Syrie. La Turquie menace en effet d’y lancer une nouvelle opération militaire.
Trois pays européens s’inquiètent fortement de la situation à la frontière entre Turquie et Syrie. Dans un texte conjoint transmis aux ministres de l’Intérieur de l’Union européenne, Grèce, Chypre et Bulgarie ont souligné « la hausse spectaculaire d’arrivées de migrants sur la route de Méditerranée orientale », y voyant les « signes alarmants de l’émergence d’une crise ».
« Nous sommes très inquiets »
« Les facteurs géopolitiques, notamment les conflits dans la région en particulier en Syrie, auront très probablement pour conséquence une poursuite de cette tendance inquiétante dans un court ou moyen terme », estiment les trois pays, qui ont demandé davantage de soutien à leurs partenaires européens. « Nous sommes très inquiets », a déclaré à la presse Georges Koumoutsakos, ministre grec adjoint à la Protection du citoyen.
La Turquie, qui a indiqué être prête à mener une nouvelle offensive contre une milice kurde, a acheminé mardi des véhicules blindés à sa frontière avec la Syrie. A terme, Ankara entend créer une « zone de sécurité », sorte de tampon de 30 km de profondeur, s’étirant de l’Euphrate à la frontière irakienne, ce qui permettrait d’accueillir une partie des 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie.
Une nouvelle « poussée » migratoire vers l’Europe ?
« J’espère qu’il n’y aura pas d’opération », a déclaré à des journalistes le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn, également chargé de l’Immigration. « Mais imaginez que vous êtes réfugié en Turquie, vous êtes Syrien, le risque existe que vous soyez transporté un jour sans qu’on vous demande votre opinion dans le nord-est de la Syrie, c’est un facteur qui peut générer une poussée vers l’Europe », a-t-il encore dit.
Interrogé sur ce scénario lors d’une conférence de presse, le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramopoulos a souligné que l’UE était attachée à « l’intégrité territoriale de l’État syrien ». L’UE appelle à « la fin des hostilités, à la protection des civils et à un accès humanitaire sans entrave, sûr et durable à toute la Syrie », a-t-il également insisté.
(avec AFP)