Au Tchad, situation confuse autour des 13 personnes, onze hommes et deux femmes, arrêtées jeudi matin devant l’Assemblée nationale. Ces personnes, qui avaient bravé l’interdiction de manifester contre la pénurie de gaz, ont été transférées vendredi matin au parquet, avant d’être renvoyées aussitôt à la police judiciaire sans avoir été auditionnées par le procureur. Un revirement incompréhensible que dénonce leur avocate.
Après une première nuit en garde à vue, les 13 manifestants arrêtés jeudi sont transférés vendredi hier matin au parquet afin d’être auditionnés par le procureur. La procédure est classique mais très vite la situation va devenir ubuesque.
A leur arrivée au parquet, on demande aux manifestants de remonter dans le véhicule qui venait de les y amener, nous explique leur avocate, Clarisse Nomaye, jointe au téléphone: « dix minutes après notre arrivée, on a intimé l’ordre aux manifestants de descendre pour remonter dans le véhicule qui les a amenés au parquet ».
Les onze hommes et les deux femmes sont alors renvoyés dans les locaux de la police judiciaire, et ce sans avoir été entendus par le procureur alors que ce dernier les attendait pourtant dans son bureau.
Que s’est-il passé ? L’avocate pose la question à un responsable de la police judiciaire. « Il nous a fait comprendre qu’il avait reçu des instructions pour les ramener (là d’où ils venaient). Qui lui a donné l’ordre de ramener les détenus ? Personne ne nous donne de réponse claire…»
Clarisse Nomaye demande désormais l’audition rapide de ses clients par le procureur. Des manifestants qui devraient toutefois passer le week-end en détention.