Le président turc Recep Tayyip Erdogan se rend le mardi 27 août à Moscou pour y rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine. Cette visite a été organisée à la hâte, au moment où l’armée syrienne progresse dans la région d’Idleb, où des soldats turcs sont présents. La semaine dernière, un convoi militaire turc a été pris pour cible par les aviations russe et syrienne.
Avec notre correspondante à Istanbul,Anne Andlauer
La situation à Idleb est suffisamment urgente pour que Recep Tayyip Erdogan ait décidé de se rendre en personne à Moscou, après l’échec d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine vendredi 23 août.
Le président turc veut que le régime de Bachar el-Assad, appuyé par son allié russe, cesse ses bombardements sur Idleb, censée être une « zone démilitarisée » depuis un accord russo-turc signé à Sotchi il y a un an. L’offensive des dernières semaines met en danger la sécurité des soldats turcs déployés dans la région sur 12 postes d’observation. L’un d’eux, celui de Morek, est même encerclé par l’armée syrienne.
De son côté, la Russie accuse la Turquie de ne pas respecter l’accord conclu l’année dernière. Ankara devait assurer le départ d’Idleb des groupes rebelles et djihadistes, avec leurs armes lourdes. Vladimir Poutine estime que Recep Tayyip Erdogan n’a pas tenu parole et tente, sans le dire encore ouvertement, de pousser la Turquie hors d’Idleb pour permettre sa reprise totale par le régime syrien.
Ce serait un scénario catastrophe pour le président turc, qui craint que des centaines de milliers de réfugiés n’affluent vers sa frontière.