Poursuivi pour viol, détournement de mineure et pédophilie sur M. G., une fillette de 15 ans, mentalement déficiente, le commerçant de 23 ans, Mohamed Dioum, qui n’a été reconnu coupable que de détournement de mineure par le tribunal des flagrants délits de Diourbel, a été condamné à une peine de prison ferme de 6 mois et cinq cent mille francs Cfa de dommages et intérêts.
Les faits ont eu lieu dans la cité religieuse de Touba, près du célèbre marché Ocass, courant avril 2019. Ce jour-là, Penda Ndiaye, qui avait envoyé sa fille, M. G., acheter des condiments pour la préparation du repas de midi, constate que cette dernière tardait à rentrer. Alors, elle part à sa recherche. Mais, en cours de route, un voisin lui indique avoir vu la gamine entrer avec un homme dans une maison en location, près du marché.
N’ayant vu personne entrer, ni sortir des lieux déserts pendant plus de quatre heures, la mère, inquiète, finit par voir son enfant sortir d’une des chambres avec le nommé Mohamed Dioum, un commerçant de 23 ans, natif de Darou Mousty. Quand la dame interroge M. G., celle-ci lui apprend que l’homme venait d’entretenir avec elle des relations sexuelles sous la contrainte.
Aidée par des individus alertés par ses cris de détresse, Penda Ndiaye contraint le jeune homme à la suivre au commissariat de police où elle dépose plainte contre lui. Devant les enquêteurs, le sieur Dioum nie les faits et crie son innocence. D’après lui, c’est la fillette elle-même qui l’a trouvé dans la chambre où il attendait son ami, un certain Ciré. Néanmoins, Mohamed Dioum avoue avoir donné des fruits à M. G. qui lui disait avoir faim.
Face aux juges, l’accusé a narré la même histoire, jurant n’avoir vu la partie civile que ce jour-là pour la première fois de sa vie. Mais la plaidoirie de l’avocat de la partie civile, Me Serigne Diongue, est venue tout changer. Parce qu’il a expliqué que «dans cette affaire, le délit de viol n’était pas forcément établi, si l’on se fie aux dispositions de l’article 320 du Code pénal».
Par contre, Me Diongue est d’avis qu’il y a bel et bien eu détournement de mineure et pédophilie sur sa cliente.
Un avis pas forcément partagé par le substitut du procureur, El Hadj Malick Dia. Selon lui, «il y a eu pénétration sexuelle imputable à l’accusé».
D’un autre côté, le représentant du ministère public a déclaré que le tribunal ne disposait d’aucun élément objectif pour juger de l’âge de la gamine, parce qu’aucune pièce administrative permettant d’attester de son âge de figure dans le dossier.
Il a requis la relaxe pure et simple pour l’accusé.
Statuant en premier ressort, le tribunal des flagrants délits de Diourbel a relaxé Mohamed Dioum pour les chefs de viol et de pédophilie, avant de le condamner à 6 mois d’emprisonnement ferme pour détournement de mineure. Pour la compensation du préjudice causé, il devra payer à la partie civile la somme de 600 000 F Cfa de dommages et intérêts sous la contrainte par corps au maximum.
Il faut souligner que cette affaire intervient après une autre presque semblable à Touba, où Cheikh Mbaye Diop, un boutiquier de 56 ans, marié et père de 6 enfants, avait engrossé K. D., une gamine de 12 ans, mentalement déficiente. Il n’avait écopé que de 3 ans de prison sans amende.