Touba: Un petit-fils du Khalife des mourides sévèrement violenté par des policiers

Serigne Bassirou Mbacké, petit- fils du khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, a été confondu à un escroc répondant au nom de Bassirou Touré. Il a été violenté et humilié par les quatre policiers venus le cueillir. Il raconte lui-même sa mésaventure.

Ce qui s’est passé hier matin, à la maison des Mbacké, contiguë au domicile du Khalife gé- néral des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, sis à Touba Darou Minam, a lout l’air d’une fiction. Alors que dans cette maison spacieuse occupée par une petite famille, en majorité des jeunes femmes, la plupart des occupants étaient encore dans les bras de Morphée, un individu habillé en tenue traditionnelle de couleur blanche, escalade le mur par le côté ouest. Il tombe alors sur une jeune fille qui venait des toilettes de l’extérieur du bâtiment. L’individu, la mine bien soignée, demande aussitôt à la jeune file de lui indiquer la chambre où s’était retiré Serigne Bassirou Mbacké, petit-fils du Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké.

Sans perdre de temps, la jeune fille lui demande de le suivre et c’est ainsi que la jeune fille toque à la porte d’une des chambres pour informer Scrigne Bass du visiteur. L’individu se présente ainsi devant le maître des lieux après avoir prononcé son nom «C’est Bassirou Touré». Serigne Bass qui venait juste de se retirer du lit après ses prières surérogatoires a du mal à compren- dre ce que voulait son hôte.

«J’ai d’abord pensé que c’est un visiteur qui se nomme Bassirou Touré. Je l’ai vite prié de repasser vers 12 heures à défaut de me rappeler ultérieurement. Ce qu’il a catégoriquement refusé. Il franchit la porte de ma chambre à coucher où se trouvaient mes deux filles avant de tenter de me tenir en respect. J’ai cru être face à un agresseur. Je l’ai agrippé, pris au collet et repoussé hors de la chambre. C’est alors qu’il a brandi sa carte professionnelle de police. Revenu à de meil- leurs sentiments, je prie le monsieur d’aller dans mon salon qui fait face à ma chambre à le coucher, le temps que je me change pour suivre au commissariat.

Une requête qu’il a rejetée, avant de prendre position devant la porte d’entrée de ma chambre pour m’empêcher d’y accéder. Il s’en est suivi un échange houleux et subitement, trois autres hommes en tenue civile ont escaladé le mur. Les quatre individus m’ont ainsi encerclé et voulu me menotter. Je m’y suis opposé de toutes mes forces et le bruit a certainement alerté ma mère qui se reposait dans l’autre bâtiment. Devant cette scène, ma mère a crié de toutes ses forces avant de tenter de m’extirper de la prise des quatre individus. Un des policiers la projette loin des hostilités. Ils ont tout fait pour me sortir de la véranda mais n’y sont pas parvenus.

Ils m’ont traîné sur plusieurs mètres devant Sokhna Soda. Connaissant l’amour que me porte ma mère et surtout sa détermination à me tirer des mains de mes visiteurs, j’ai abdiqué et accepté d’être menotté et conduit au commissariat de Gouye Mbinde, comme ils me l’ont exigé. Un d’entre eux a tiré par derrière mes deux bras, un autre m’a étranglé et un troisième est passé par derrière en tirant ma culotte. C’est alors que j’ai perdu connaissance. Pris de panique, un des éléments du commissariat de Gouye Mbind a prononcé le nom de Bassirou Touré en me demandant de me relever. L’on m’a raconté que quelques membres de la famille, témoins de la scène, ont alerté le voisinage.

Et tout le quartier est sorti. Toujours selon témoins, c’est alors que Serigne Cheikh Mbacké Abdou Latif est venu à mon secours, priant les policiers de m’enlever les menottes. Mais ils ont catégoriquement refusé. C’est ainsi que j’ai été conduit au commissariat de la police de Gouye. Sur place, le lieutenant Faye, patron de la police, me signifie que ses. éléments me filaient depuis plus de deux mois et qu’ils détiennent des preuves sonores à partir de mes échanges WhatsApp d’une somme de 130o millions F Cfa escroqués.

Les enquêteurs qui ont voulu sortir ces éléments à partir des ordinateurs ont vite constaté qu’ils m’ont confondu à un malfrat activement recherché. D’ailleurs, ils m’ont signifié que le numéro à partir duquel ils faisaient leur géolocalisation est bien différent de celui que je détiens. Ils ont donc décidé de me libérer, alors que je ressentais des douleurs atroces. Il était 11 heures passées de quelques minutes. J’ai été tout de go conduit par mes parents à l’hôpital Matlaboul Fawzeini de Touba», raconte-t-il.