Qu’est-ce qui explique les nombreuses saisies de cocaïne effectuées il y a quelques semaines à Dakar ? Si la Douane, la Police et la Gendarmerie ont réussi à cerner la mafia sénégalaise de la drogue jusqu’à briser la chaine de réception composée de parrains, narcotrafiquants, transitaires, guetteurs, superviseurs et autres lampistes, l’ampleur soudaine du trafic reste une énigme pour les forces de sécurité et les soldats de l’économie nationale. Le Témoin a tenté, dans sa livraison de ce mardi, de démêler cet écheveau.
Une des explications à ces quantités record saisies au port de Dakar, c’est qu’il y a une surproduction mondiale de cocaïne, une drogue dont la Colombie reste le principal producteur. Suivent de très loin le Pérou, la Bolivie, le Brésil et le Mexique. Une chose est sûre : jamais jusque-là, dans l’histoire mondiale, une production de cocaïne n’avait atteint 2500 tonnes produites et stockées soit une valeur marchande surréaliste de 1 million de milliards de nos francs (un billard cfa). Oui vous avez bien lu puisque le prix du gramme de cocaïne oscille entre 75 000 et 500 000 Fcfa selon la qualité et le marché. Pour vous faire une idée du chiffre d’affaires de ce trafic, prenez votre calculatrice qui va certainement disjoncter.
Si les cartels parviennent à écouler cet important stock de cocaïne, l’économie mondiale va s’effondrer. Ce qu’un officier des douanes sénégalaises confirme : « Non seulement les fortes sommes d’argent issues de la vente vont créer de nouveaux riches dans le monde, mais encore les plus paresseux n’auront plus besoin de travailler, cultiver des champs de céréales ou faire tourner des usines par exemple du fait des retombées financières de cette surproduction de cocaïne. Cette montagne d’argent peut provoquer la faillite de l’économie mondiale. Sans oublier les dommages sociaux liés à la consommation en termes de destruction de la jeunesse des pays visés par les trafiquants ».
Selon toujours cet officier supérieur, la culture des feuilles de coca est la plus rentable de toutes celles pratiquées au monde. En dehors de la fertilité des terres et de l’abondance des pluies dans les pays d’Amérique latine producteurs (Colombie, Pérou, Mexique, Bolivie, Brésil), les récoltes de feuilles de cocaïne se font sans effort. Aussi bien en Colombie qu’au Pérou, par exemple, la plupart des cultivateurs de feuilles de cocaïne sont des fermiers sans ressources. « Et comme la production de cocaïne ne nécessite pratiquement aucun investissement, elle est devenue leur principale culture de rente, celle qui enrichit rapidement. Mais si la production est facile, l’exportation et la commercialisation posent problème. Car, le trafic de drogue est la criminalité la plus combattue par les polices du monde », alerte le douanier.
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