Les faits remontent en 2014. Les éléments de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) avaient reçu une information selon laquelle les quartiers de Grand-Yoff et de Liberté sont le théâtre d’un intense trafic de drogue. Lequel serait animé par un Nigérian qui travaillerait en étroite collaboration avec le lutteur Saloum-Saloum et un certain Adama Sylla. Informés d’une livraison qui devait s’opérer aux alentours de la station Shell de Liberté 5, les limiers ont mis en filature Adama Sylla qui devait rencontrer un certain Pape Gora Diouf. Ils ont été interpellés.
La fouille effectuée sur Adama Sylla a permis de trouver 3 képas qu’il envisageait de céder à Pape Gora Diouf, selon l’accusation. Soumis à un interrogatoire, Adama Sylla passe aux aveux et déclare avoir reçu la drogue des mains de son fournisseur habituel, en l’occurrence Saloum-Saloum.
Pour en avoir le cœur net, les enquêteurs demandent à Sylla de contacter le lutteur pour passer une nouvelle commande. Aussitôt joint au téléphone, le lutteur, ignorant sans doute qu’il était piégé, rapplique avec 4 képas d’héroïne. Arrêté, il réussira à avaler deux des quatre képas de drogue dure.
Entendu à son tour, le lutteur a déclaré avoir acquis la drogue auprès d’un Nigérian par l’intermédiaire de Maciré Penda Guèye. Il sera invité à son tour à contacter son fournisseur présumé pour commander 10 grammes d’héroïne. C’est ainsi que tous les mis en cause ont été alpagués.
Devant le prétoire, le lutteur Saloum-Saloum a nié les faits qui lui sont reprochés. Or, devant le magistrat instructeur, il aurait tout avoué. Précisant que c’est avec une partie de l’avance sur son cachet pour un combat qu’il a financé l’achat de la drogue. Il aurait déclaré avoir remis l’argent Adama Sylla. Ce dernier aurait acheté la drogue auprès du Nigérian et l’aurait conditionnée en 52 képas avant de ‘écouler sur le marché.
Dans son réquisitoire, le ministère public a estimé que la relation des faits atteste qu’il y a eu entente entre les mis en cause. Il a requis la prison ferme contre tous les accusés : 5 ans contre Saloum-Saloum et des peines de 5 à 10 ans pour les autres.
En liberté provisoire, Adama Sylla et Maciré Penda Guèye n’ont pas comparu. Le procureur a requis contre eux 5 ans et 10 ans ferme, respectivement, et la délivrance d’un mandat d’arrêt. Guèye devra aussi, avec Emmanuel Chika Abogu, payer une amende égale au triple de la valeur de la drogue saisie par devers eux, si le juge suit le réquisitoire du parquet.
Assurant la défense de Saloum-Saloum, Me Bidjiélé Fall a plaidé l’acquittement. A l’en croire, son client est certes un consommateur de drogue mais il n’est pas un trafiquant. Les autres avocats ont également plaidé l’acquittement de leurs clients respectifs.
Auteur: Aliou DIOUF – Seneweb