Traité de raciste, Thuram se défend

Attaqué après ses déclarations sur le racisme dans la presse italienne, Lilian Thuram a dénoncé « un amalgame » et assuré qu’il ne parlait pas de « toutes les personnes blanches de la Terre » mais bien « des supporters racistes ».

Une phrase « sortie de son contexte ». Critiqué et même taxé de racisme pour ses déclarations dans le Corriere dello Sport, Lilian Thuram, « touché » par cette polémique, a réagi sur RTL: « On a fait un amalgame de mes réponses sans mettre les questions. »

Interrogé par le quotidien italien sur le racisme dans les stades, quelques jours après les cris de singe dont Romelu Lukaku a été la cible lors de Cagliari-Inter, l’ancien défenseur avait notamment déclaré ceci: « Il y a du racisme dans la culture italienne, française, européenne et plus généralement dans la culture blanche. Il est nécessaire d’avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu’ils croient l’être. De toutes les manières, ce sont eux qui doivent trouver une solution à leur problème. Les noirs ne traiteront jamais les blancs de cette façon, et pour n’importe quelle raison. L’histoire le dit. »

La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) avait alors qualifiée cette sortie de « dérive du combat antiraciste dans lequel Lilian Thuram s’est toujours investi (…) Cette assignation, qui crée un monde avec les ‘Blancs’ d’un côté et les ‘Noirs’ de l’autre, n’est pas acceptable si on prétend, comme souhaite le faire Lilian Thuram, combattre le racisme. »

A l’antenne de la radio, le champion du monde 1998, tancé par de nombreux éditorialistes et autres polémistes mais aussi traité de raciste sur les réseaux sociaux, a explicité ses propos. « Cette supériorité vient d’une histoire. (…) Nous vivons dans une société où il y a des hiérarchies », a-t-il notamment déclaré, expliquant que les personnes racistes « sont encore dans la hiérarchie du passé et pensent que cette hiérarchie est juste. Beaucoup de personnes défendent l’idée que les Blancs sont supérieurs ».

« Ça ferait plaisir à beaucoup de personnes de me mettre dans la catégorie raciste. Parfois, j’interviens dans l’espace public avec des questionnements qui peuvent déranger », assure-t-il encore avant de nier toute généralité, jurant ne pas avoir parlé de « toutes les personnes blanches de la Terre. Je parle des supporters racistes ».