Trente-cinq civils tués au cours d’une attaque djihadiste au Burkina Faso

Une offensive menée contre un détachement militaire a provoqué la mort de 35 civils, dont 31 femmes. Cette attaque intervient alors que la France espère obtenir plus d’engagement des pays du Sahel dans la lutte contre les groupes djihadistes, pour appuyer l’opération Barkhane.

C’est l’une des attaques les plus meurtrières de l’histoire du pays. Mardi, une attaque djihadiste a causé la mort de 35 civils, dont 31 femmes, à Arbinda, dans le nord du Burkina-Faso.

Mardi matin, « un nombre important de terroristes ont attaqué simultanément le détachement militaire et les populations civiles d’Arbinda », dans la province du Soum, selon l’état-major des armées. L’attaque, d’une « rare intensité », a duré « plusieurs heures ». Une « attaque barbare » « Dans leur fuite, les terroristes ont lâchement assassiné 35 civils, dont 31 femmes, et blessé six personnes », a précisé dans un communiqué mardi soir le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement Remis Dandjinou. Quatre soldats et trois gendarmes ont également péri et une vingtaine d’autres blessés, tandis que « 80 terroristes ont été neutralisés ». C’est le président burkinabé Roch Kaboré en personne, à qui a souvent été reproché son manque de poigne face aux groupes djihadistes, qui a annoncé sur Twitter le macabre bilan de cette « attaque barbare ». Un deuil national de 48 heures a été décrété à partir de ce mercredi.

La France espère plus d’engagements des pays du Sahel
Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à des attaques djihadistes récurrentes, comme ses voisins, le Mali et le Niger, et ce malgré la présence dans la zone des 4.500 soldats français de l’opération Barkhane et des troupes de la Minusma de l’Onu. Début novembre, 38 employés d’une société minière avaient été massacrés lors de l’attaque de leur convoi dans l’Est du pays. En cinq ans, ces attaques ont fait plus de 700 morts et environ 560.000 déplacés et réfugiés.
Cette nouvelle offensive intervient au moment où la France espère obtenir un engagement plus concret des pays du Sahel dans la lutte contre les groupes djihadistes. En janvier, Emmanuel Macron recevra ses homologues nigérien, burkinabé, malien, tchadien et mauritanien pour un sommet visant à « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement ».

Initialement programmé à Pau le 16 décembre, ce sommet avait été reporté à la suite d’une attaque djihadiste au Niger, qui avait fait 71 morts parmi les forces armées du pays.