Trois Français ont été condamnés ce 26 mai à la peine de mort par la justice irakienne pour leur appartenance à l’organisation État islamiques. C’est la première fois que des ressortissants français sont condamnés à la peine de mort en Irak.
Kévin Gonot, Léonard Lopez et Salim Machou, tous trois arrêtés en Syrie avant d’être transférés en Irak avec neuf autres Français en février dernier, selon un magistrat du tribunal de Bagdad interrogé par l’AFP, ont été condamnés ce dimanche 26 mai à la peine de mort.
Si cette peine semble un verdict très sévère en France, cette décision respecte la logique en Irak. En effet, la loi irakienne prévoit jusqu’à la peine de mort pour quiconque aurait rejoint une organisation dite « terroriste », qu’il ait combattu ou non. Les trois Français condamnés ce dimanche disposent désormais de 30 jours pour faire appel. Et c’est bien ce qu’ils devraient faire, selon l’avocat français de l’un des condamnés, joint par l’AFP.
Trois autres jihadistes français déjà condamnés à la réclusion à perpétuité
Ce ne sont pas les premiers Français jugés en Irak. Avant eux, trois autres ressortissants français ont déjà été condamnés pour avoir rejoint l’organisation État islamique. Mais ces derniers ont eu le droit à un verdict plus clément : la réclusion à perpétuité, qui équivaut à 20 ans de prison en Irak.
Cette décision de condamner à la peine de mort trois Français pourrait bien entraîner une réaction de la diplomatie française, puisque la France dénonce régulièrement les pays qui pratiquent la peine capitale. Une affaire qui pourrait donc reposer la question d’un retour des jihadistes en France où ces derniers purgeraient leur peine.
« La condamnation à mort de Français nécessite que l’État français intervienne »
« Ma réaction est une réaction que j’ai toujours pour toute condamnation à mort, quelle qu’elle soit, a déclaré Henri Leclerc, avocat et président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme. Mon hostilité à la peine de mort est une hostilité absolue, quels que soient le pays et les conditions dans lesquelles elle est prononcée. Lorsqu’un homme désarmé est entre les mains d’un État, j’estime que la condamnation à mort est une atteinte profonde aux droits de l’homme. »
« Il s’agit de Français condamnés dans un pays étranger, a-t-il poursuivi. Il me semble que la ministre de la Justice avait dit qu’en cas de condamnation à mort, la France pourrait intervenir, ce qu’elle a toujours fait pour ses ressortissants condamnés à mort, quelles que soient les causes de la condamnation à mort. Je ne conteste pas le droit qu’a l’Irak de juger, puisque c’est un problème beaucoup plus compliqué, mais je dis que le problème de la condamnation à mort de Français nécessite que l’État français intervienne. »
rfi