C’est le 12 juin à Singapour qu’aura lieu le sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump. Le président américain l’a annoncé quelques heures après avoir accueilli les trois détenus libérés par la Corée du Nord à l’aéroport à Washington, ce jeudi 10 mai.
Avec nos correspondantes à Washington,Anne Corpet et à Singapour, Carrie Nooten
C’est comme d’habitude via Twitter que Donald Trump a communiqué la nouvelle : « le sommet tellement attendu entre Kim Jong-un et moi-même aura lieu le 12 juin à Singapour », a écrit le président qui ajoute « Nous allons tous deux tenter de faire de cette journée du 12 juin un moment particulier pour la paix dans le monde ».
L’hôte de la Maison Blanche avait marqué sa préférence pour un sommet dans la zone démilitarisée entre les deux Corées, mais cette destination suscitait de fortes réserves dans son entourage : trop proche de la capitale nord-coréenne, trop compliqué à sécuriser. Donald Trump y a finalement renoncé.
Jusqu’à ce jeudi, plusieurs noms de lieux circulaient : Singapour donc, mais aussi la Suède, la Suisse ou encore la Mongolie. L’hypothèse de Singapour avait été pour la première fois évoquée publiquement par le président américain il y a deux semaines.
Singapour, un pont entre l’Asie et l’Occident
Cette petite Cité-état d’Asie du Sud-Est s’est forgée une image de pont entre l’Asie et les pays occidentaux. L’endroit parfait donc pour discuter d’affaires diplomatiques les concernant.
L’île est une localisation neutre, suffisamment sûre et assez proche de Pyongyang pour que le dirigeant nord-coréen puisse s’y rendre avec son propre avion. Singapour a, de plus, des relations diplomatiques avec la Corée du Nord, qui dispose d’une ambassade sur place et les entreprises singapouriennes n’ont réduit leurs échanges commerciaux que depuis l’an dernier, avec le renforcement des sanctions des Nations unies. Le choix de Singapour a été validé par la Chine, allié majeur de la Corée du Nord. D’autre part Washington a aussi une relation solide avec Singapour : la marine américaine dispose de navires dans la base navale de Changi, à l’extrême sud.
Ce vendredi matin, le ministre singapourien des Affaires étrangères s’est contenté d’un communiqué de presse très mesuré en faveur d’un retour de la paix dans la péninsule coréenne.
L’île enfin a déjà montré sa capacité à organiser rapidement d’importants sommets : c’est le lieu qu’avait choisi le président chinois pour sa rencontre historique avec le président de Taïwan en novembre 2015, inédite depuis 60 ans. Enfin, Singapour a sévèrement restreint la liberté de ses médias et les rassemblements publics : un environnement sous contrôle qui a peut-être rassuré Kim Jong-un.
rfi