Donald Trump est vivement critiqué aux Etats-Unis après sa déclaration au sujet d’un étudiant américain mort à la suite de son séjour en prison en Corée du Nord. Le président qui s’exprimait à Hanoï à l’issue de sa rencontre avec Kim Jong-un a semblé innocenter le dirigeant nord-coréen de la mort d’Otto Warmbier. Le jeune homme avait été arrêté pendant un voyage organisé à Pyongyang en 2015 et condamné à quinze ans de prison pour vol d’une affiche de propagande. Il avait été libéré dans le coma au bout de dix-huit mois et était décédé très rapidement après son retour aux Etats-Unis.
Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
C’est une petite phrase lancée par Donald Trump à Hanoï. Le président explique avoir évoqué avec Kim Jong-un le cas d’Otto Warmbier, ce jeune américain décédé suite à son séjour dans les geôles nord-coréennes. Et soudain il déclare : « Ce qui s’est passé est horrible, mais je ne pense pas que le plus haut dirigeant ait été au courant. J’en ai parlé avec lui il m’a dit qu’il n’était pas au courant et je le crois sur parole. »
Cette déclaration a aussitôt suscité la stupeur aux Etats-Unis. « C’est répréhensible ce qu’il vient de faire, je veux dire, il couvre un dirigeant qui savait fort bien le sort réservé à Otto Warmbier, s’insurgeRick Santorum, ancien candidat du parti républicain à la présidence. Et je ne comprends pas pourquoi le président fait cela, je suis déçu, c’est le moins que je puisse dire. »
Les démocrates, eux, rappellent que Donald Trump n’en est pas à son coup d’essai. Le président a déjà affirmé croire en l’innocence du prince saoudien dans l’affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, et il a aussi choisi de croire Vladimir Poutine plutôt que ses propres services de renseignement.
« C’est étrange, il y a quelque chose qui ne va pas quand le président choisit de croire Poutine ou Kim Jong-un », commente Nancy Pelosi, cheffe de la majorité démocrate à la Chambre des représentants.
Au moment du décès d’Otto Warmbier, Donald Trump avait vivement dénoncé sur Twitter les tortures qu’il avait subies en Corée du Nord. Le président avait même invité ses parents à assister à son discours de l’état de l’union.
Rfi