Après plus de 2 ans et 6 mois de détention provisoire, le journaliste d’investigation et écrivain René Capin Basséne, par ailleurs chargé de mission de l’Agence Nationale pour la Relance des Activités économiques en Casamance (ANRAC), après plusieurs reports de ses auditions, a finalement fait face hier, mardi 30 juin 20, au Juge d’instruction du Tribunal des grandes instances de Ziguinchor. René Capin Basséne, en présence de son avocat, a été entendu sur le fond du dossier de la tuerie de Boffa-Bayotte. Me Clédor Ciré Ly puisse que c’est de lui qu’il s’agit, est convaincu que son client a fait l’objet de torture
Le film de l’extradition de René Capin Basséne de sa cellule à la Mac de Ziguinchor
Le masque visible sur visage pour se protéger contre la maladie du COVID 19, le présumé planificateur de la tuerie de Boffa-Bayotte a été extrait de sa cellule de prison par les gardes pénitentiaires aux environs de 09 heures. En compagnie d’autres prisonniers qui devaient être jugés hier, mardi 30 juin 20, pour les délits de viol, de trafic de drogue, de vol entre autres par le tribunal de correctionnel de Ziguinchor, René Capin Basséne était richement bien habillé. Dans sa chemise bien taillée de couleur bleu ciel et bleu foncé et son pantalon marron, l’ancien chargé de mission de l’ANRAC était tout joyau à l’entrée de la salle d’audience où il a été admis pendant plus d’une heure avant son face-à-face avec le Juge d’instruction du Tribunal de grande instance de Ziguinchor. Le bras gauche levé haut vers le ciel en signe de triomphe et de salutation à l’endroit de ses proches parents, de sa femme, de ses voisins qui avaient effectué le déplacement pour la circonstance, pour lui apporter soutien et réconfort, René Capin Basséne avait toujours gardé son calme pendant tout le temps qu’il a été admis dans cette salle d’audience du Tribunal régional de Ziguinchor. A 10 h 08 mn René Capin Basséne va être placé sous escorte par deux gardes pénitentiaires qui l’ont retiré de la salle d’audience du tribunal avant de l’«envoyer» dans une autre «cave» où il va y rester tout seul. A 10h 26, il (René Capin Basséne) qui séjourne à la citadelle du silence depuis 2018, a été amené dans le bureau du Juge d’instruction pour être entendu dans le fond du dossier par le magistrat instructeur. Une audition qui a été marquée par la présence de son avocat Me Clédor Ciré Ly.
Sur son instruction
«Depuis 10 h 53 mn, mon client René Capin Basséne est face en face du Juge. Ça n’a pas été facile après 29 mois de détention. Ce que nous déplorons c’est que des personnes soient des années et des années et qu’un beau, tambour battant, on veut terminer un enquête ; Tout cela ne participe pas à un droit pour un procès équitable. L’interrogatoire va se poursuivre. Sur son interrogatoire, le juge d’instruction a posé des questions relativement au fait. Nous avons aussi posé nos questions qui sont des questions à décharges. Ce que j’ai déploré c’est que des personnes arrêtées pour certaines infractions se plaignent de torture. C’est grave et je l’ai déploré énormément Dans ce dossier, c’est le cas de mon client qui l’a allégué. Cette semaine, j’ai des dossiers où toutes les personnes ont parlé de tortures venant souvent de personnes respectées dans notre pays. J’ai toujours dit et soutenu que les forces de défense et de sécurité, la crème c’est la gendarmerie nationale or de plus en plus, il y a des allégations de tortures, d’accusations contre ce corps. c’est un phénomène qu’il faut suivre de très prés. René Capin Basséne est accusé de tous les mots de la terre, d’un chapelets d’accusations : associations de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, tentative d’assassinat, détention d’arme sans autorisation, vol commis en réunion avec des circonstances aggravantes et usage d’armes. Et comme cela ne suffisait pas, une autre accusation a été ajoutée sur le dos mon client, il est inculpé ce matin encore d’une autre infraction de sortie irrégulière de correspondance. Il n’est pas encore interrogé sur cette nouvelle accusation. C’est dire que nous ne sommes pas encore au bout du tunnel », a dit Me Clédor Ciré Ly.
IGFM