Les autorités ukrainiennes ont accusé mercredi 31 août la Russie d’avoir bombardé la ville où se trouve la centrale nucléaire de Zaporijjia alors qu’une équipe d’inspection de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) y est attendue.
« Nous sommes enfin en train de bouger après plusieurs mois (…) d’efforts. L’AIEA se rend à l’intérieur de la centrale nucléaire de Zaporijjia », a déclaré Rafael Grossi, directeur général de l’agence onusienne, à des journalistes à Kiev, juste avant de partir ce mercredi matin.
La centrale, la plus grande d’Europe, est occupée par l’armée russe depuis début mars, après l’invasion de l’Ukraine lancée le 24 février. Kiev a accusé Moscou d’y avoir déployé des centaines de soldats et d’y stocker des munitions. « J’ai pleinement conscience de l’importance de ce moment mais nous sommes prêts. L’AIEA est prête. Nous ferons un compte-rendu après notre mission. Nous allons passer quelques jours là-bas », a-t-il ajouté.
« Démilitarisation immédiate »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait reçu mardi les experts de l’AIEA, disant à cette occasion que la communauté internationale devait obtenir de la Russie « une démilitarisation immédiate » de la centrale. Cela, avait-il ajouté, implique « le départ de tous les militaires russes avec tous leurs explosifs, toutes leurs armes » de ce site du sud de l’Ukraine et sur lequel Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir effectué des frappes. Il lui a assuré que l’Ukraine s’efforcerait de trouver un chemin à travers des couloirs sécurisés afin que la mission de l’AIEA puisse atteindre la centrale de Zaporijjia.
La centrale de Zaporijjia compte six réacteurs d’une capacité de 1 000 mégawatts chacun. La semaine dernière, elle avait été brièvement débranchée du réseau électrique pour la première fois de son histoire, après l’endommagement de lignes électriques.
Les combats se poursuivent près de la centrale
« Malheureusement la Russie n’arrête pas ses provocations, justement dans les directions par lesquelles la mission doit arriver à la centrale », a déploré Volodymyr Zelensky, ajoutant que la situation était « extrêmement menaçante ». « Le risque d’une catastrophe nucléaire due aux actions de la Russie ne diminue pas, même pour une heure », a-t-il affirmé.
« L’armée russe bombarde Energodar », a déclaré mercredi sur Telegram Ievguen Ievtouchenko, chef de l’administration de Nikopol, située en face d’Energodar, de l’autre côté du Dniepr. « La situation avec ces provocations est dangereuse », a-t-il ajouté. Les forces russes continuent également de pilonner Nikopol. Dans la région de Zaporijjia, ville de 800 000 habitants avant la guerre, le départ d’habitants se multiplie alors que des pastilles d’iode ont été distribuées à la population, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. Sur le front sud de l’Ukraine, les combats redoublent d’intensité et la crainte d’un incident nucléaire est plus fort que jamais.
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