Ukraine: les déplacés de Kherson fuient «l’occupation» et gagnent les villes pro-Kiev

Ukraine: les déplacés de Kherson fuient «l’occupation» et gagnent les villes pro-Kiev

Les combats se poursuivent également dans le sud de l’Ukraine, à la frontière entre les régions de Kherson et de Mykolaïv, verrou sur la route du grand port d’Odessa. Alors que la ville de Kherson est aux mains des Russes depuis début mars, les autorités ukrainiennes estiment qu’ils pourraient organiser un référendum créer une nouvelle république séparatiste pro-russe sur le modèle des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk. Alors, de nombreuses personnes continuent de fuir la zone pour gagner le territoire sous contrôle ukrainien.

Avec nos envoyés spéciaux à Odessa, Anastasia Becchio et Boris Vichith

Pavel fait la queue pour recevoir de l’aide alimentaire. Il y a quelques jours, il a décidé de quitter sa ville de Kherson avec son épouse et leurs deux enfants en bas âge :

« C’était difficile moralement, parce que la vie en ville sous occupation est de plus en plus délicate. Il n’y avait quasiment plus de médicaments, les pharmacies sont fermées et il n’y a plus de réseau mobile. Ça devient de plus en plus difficile »

À chacun des 14 barrages russes qu’elle a dû passer au volant de sa voiture, Olena raconte qu’elle dû laisser des biscuits ou des cigarettes aux militaires qui pointaient leurs fusils sur elle. À Kherson, elle ne supportait plus la propagande russe, devenue seule source d’information :« La télévision russe nous raconte que [Volodymyr] Zelensky est un vendu, les gens entendent ça tous les jours et, même parmi ceux qui étaient pro Ukrainiens, ils subissent un lavage de cerveau. Mon fils après avoir regardé la télévision m’a demandé : « Maman, c’est quoi un Nazi ? ». Il a 10 ans, il ne comprend pas ce qui se passe et se il demande pourquoi tout cela nous arrive alors qu’on vivait bien. Après ça, j’ai dit : « on ne regarde plus la télévision ». J’ai mis Netlix, et on n’a plus regardé que des films. »

Olena insiste : « Kherson n’a jamais été une ville pro-russe, jamais », mais elle redoute que les Russes ne s’y installent durablement. avec RFI