Les négociations doivent reprendre en ce début de semaine en Turquie. Elles devraient avoir lieu mardi 29 et mercredi 30 mars, selon la partie russe. Au centre du ce nouveau round de négociation, la question de la neutralité de l’Ukraine. Elle est « étudiée en profondeur », a déclaré le président ukrainien. Mais la notion pose de nombreuses questions.
Évoquée au début du conflit à travers une référence malheureuse à une « finlandisation » du pays, l’idée d’une neutralité de l’Ukraine était encore inconcevable il y a quelques jours. Ses contours restent à définir.
Il n’existe pas en effet de modèle juridique de neutralité. Les exemples existants ont tous des contours propres à des contextes historiques précis.
Celui de la Finlande au lendemain de la Seconde Guerre mondiale équivalait à une vassalisation à l’URSS, hypothèse inacceptable pour Kiev aujourd’hui.
Ceux de la Suisse, de l’Autriche ou de la Suède ont évolué avec le temps, ces deux dernières ayant rejoint l’Union européenne.
Vers un référendum?
Pour Moscou comme pour Kiev, la neutralité de l’Ukraine est indissociable de garanties de sécurité. Cela signifie pour les Russes que l’Ukraine ne rejoigne jamais l’Otan, et qu’elle n’abrite aucun armement nucléaire sur son territoire.
Mais quelles limites cela impose t-il à un rapprochement avec l’Union Européenne ? Et en contrepartie, quelles garanties la Russie peut-elle donner pour la sécurité de l’Ukraine?
Quelle que soit la forme qu’elle pourrait prendre, il faudra en tout cas que cette neutralité soit avalisée par la population par voie de référendum, a précisé le dirigeant ukrainien, qui a rappelé ses priorités en amont de la rencontre : la souveraineté et l’intégrité territoriale de son pays, alors que la Russie a annoncé qu’elle concentrait désormais son offensive sur le bassin frontalier du Donbass.