Il y a un an, le 12 juin 2018, se tenait à Singapour le premier sommet entre un dirigeant nord-coréen et un président américain. Un anniversaire que la Corée du Nord a salué à sa façon, en enjoignant les États-Unis à mettre fin à leur « politique hostile » – sans quoi l’accord signé il y a un an entre Kim Jong-un et Donald Trump ne sera plus, selon Pyongyang, « qu’une feuille de papier blanche. »
Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
En Corée du Sud, un an après la rencontre historique de Singapour, beaucoup veulent tout de même tirer un bilan positif du sommet.
Le sommet Kim-Trump avait soulevé en Corée du Sud de grands espoirs de paix et de reprise des échanges avec le Nord. Mais un an après rien ne va plus : le régime a tiré des missiles, il refuse de parler avec le Sud, les négociations nucléaires sont enlisées.
« Depuis un an, il n’y a pas eu de résultat tangible, alors on est déçus », témoigne une passante dans les rues de Séoul.
« Ce sommet n’a pas été inutile, il est un pas significatif vers un objectif important, [la paix] », croit savoir une étudiante. Un employé de bureau : « Je pense que c’est encore trop tôt pour dire si le sommet est un succès ou un échec : parce que c’est impossible de résoudre la question nucléaire en seulement un an ! »
Un point de vue partagé par Go Myung-hyun, chercheur à l’institut Asan à Séoul. « Même si les négociations sont dans l’impasse, Corée du Nord et États-Unis continuent de se parler, rappelle-t-il. Et le Nord ne s’est pas livré à une provocation majeure [depuis Singapour], en dehors des tirs de missile en mai. Par contre, les deux camps devaient parvenir à un plan de dénucléarisation complète de la Corée du Nord, mais aucun progrès n’a été accompli sur cette question. »
La Corée du Sud a justement besoin d’avancées sur la question nucléaire pour améliorer ses liens avec le Nord. Elle souhaite donc un troisième sommet Kim-Trump, une rencontre très incertaine pour le moment.