Emmanuel Boniface Dzou, un Camerounais exerçant la médecine sans avoir les qualités requises, a été attrait jeudi, devant la barre du Tribunal de Dakar. Il est accusé d’avoir provoqué la mort du pharmacien, Dr Momar Diop, atteint de cancer du Colon au troisième degré, avec un traitement à la vitamine C. Il risque 5 ans de prison ferme.
Le mis en cause qui se fait passer pour un spécialiste en cardiologie et en cancérologie, a fait savoir à la famille de Momar Diop qu’il pouvait le traiter avec la somme de 3 millions F Cfa. L’affaire conclue, il a débuté le traitement. C’est dans ses circonstances qu’il a administré à Momar Diop des doses excessives en vitamine C, si l’on en croit à sa sœur, Aby Diop qui a porté l’affaire devant la justice.
Selon cette dernière, le traitement a intensifié les douleurs ressenties par le malade qui s’est retrouvé avec une jambe très enflée. « Quand je l’ai appelé pour faire savoir que l’état de santé de mon frère a empiré, Dzou nous a dissuadés d’aller à l’hôpital, mais je n’ai pas suivi ses conseils. Je lui ai suggéré de venir à la maison pour consulter mon frère, mais il dit niet sous prétexte qu’il avait d’autres patients qui sont dans la même situation ». Deux jours après, mon frère a rendu l’âme », a expliqué Aby Diop à la barre.
Elle a tenu à préciser que le prévenu n’est pas à son coup d’essai. « Il était le médecin de la maman d’une de mes connaissances. Suite à ses traitements, la patiente est morte. Il a réclamé 6 millions à mon amie. Cette dernière était obligée de vendre son terrain pour le payer », a-t-elle soutenu.
Poursuivi pour « homicide involontaire, exercice illégal de la médecine, faux et usage de faux dans un document privé et séjour irrégulier », le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. Emmanuel Boniface Dzou qui déclare être un médecin généraliste ayant exercé à l’hôpital Principal, avoue qu’il ne s’est pas inscrit à l’Ordre des Médecins du Sénégal et révèle avoir obtenu son doctorat en Ukraine.
Une révélation démontée par le juge qui lui rétorque : « Vous n’avez pas fait votre soutenue et le boss de l’école était votre ami. Vos attestations sont taxés de fausses. A l’hôpital Principal, le médecin qui était votre superviseur a dit que les traitements n’étaient pas conformes à leur étude ».
Emmanuel Boniface Dzou se défend : « le médecin de l’hôpital Principal ne dit pas la vérité. Je suis allé au Canada et en Ukraine pour mes études, car j’avais déjà mes diplômes en médicine générale à l’université Bua au Cameroun. J’ai reçu les attestations, mais j’ai pas reçu de diplômes ».
Le procureur, convaincu de la culpabilité du mis en cause, a requis 5 ans de prison ferme. Le délibéré est attendu le 14 avril prochain.