Alors qu’on parle du cas d’Amadou Woury Diallo, ce trafiquant de faux médicaments gracié alors que son dossier était pendant devant la Cour d’appel à la suite d’une condamnation en première instance, le journal « Libération » reçu dans les locaux de leral.net, révèle en exclusivité que Papa Abdoulaye Fall dit Palaye, condamné à quatre reprises à la perpétuité, a été discrètement libéré il y’a de cela quelques mois.
Le 23 novembre 2001, les gendarmes de la brigade de Thiaroye apprennent qu’un boutiquier du nom de Matar Fall a été mortellement blessé lors d’un vol avec usage d’armes. L’enquête ouverte permet de mettre la main sur Mamadou Mbaye qui balance Saliou Diouf et Papa Abdoulaye Fall dit Palaye.
Six ans après, en 2007, l’affaire est jugée devant la défunte Cour d’assises de Dakar et la bande écope des travaux forcés à perpétuité. C’était le début de la descente aux enfers carcéraux pour Palaye qui, néanmoins, réfutera sans cesse les faits en cause : il sera encore condamné à la perpétuité pour la deuxième fois dans la même année de 2007, puis à la même peine, à deux reprises encore, en 2008. lors du procès ayant abouti à sa troisième condamnation.
Il lance alors, dépité, au président de la Cour d’Assises : «Président, je suis condamné déjà à deux peines de travaux forcés à perpétuité, Comment voulez-vous, que je dise quelque chose ? Je sais que toutes les accusations qui me sont faites ne sont pas fondées. Tous les agresseurs citent mon nom quand la police les appréhende».
Avec sa quatrième condamnation, «Palaye» venait de « battre un record», à tel point que son parcours a inspiré le documentaire « De victime en victimes» de notre talentueux confrère Khalifa Diakhaté. Pourquoi ce rappel?
Parce que « Libération » a appris de sources autorisées que « Palaye » est un homme…libre. «il a bénéficié d’une remise de peine.D’autres membres de sa bande ont eu la même faveur», confirment des sources autorisées. Une autre source de rappeler, tout en confirmant la libération de «Palaye»: «il a toujours nié les faits et les archives sont là. Il était quand même en prison depuis 2011. Et il a vraiment changé en plus d’avoir fait preuve d’une conduite exemplaire en détention. A Koutal, c’est même lui qui apprenait le Coran aux autres détenus, tout en leur demandant de retourner sur le second chemin, une fois qu’ils seraient élargis. il mérite une seconde chance».
Au sein de l’appareil judiciaire en tout cas, des avocats informés de cette remise de peine qui date de quelques mois, n’en reviennent toujours pas. « A deux reprises au moins, il a été condamné pour des affaires dans lesquelles il y a eu mort d’homme», révèle une robe noire qui marque son étonnement.