L’Union européenne déborde de migrants. Chaque jour qui passe, elle voit plusieurs pirogues écoulées sur ses côtes. Et, pour mettre le holà à ces déferlantes, elle va mettre à contribution les données privées au Sénégal. Pour identifier et expulser les Modou-Modou sans-papiers vivant en Europe, rapporte bnnbloomberg.ca, visité par Senego.
Ainsi, les noms, dates de naissance et autres informations personnelles à des caractéristiques physiques comme les empreintes digitales, les scanners du visage ou de l’iris, seront indispensables à l’Union européenne pour mater du Modou-modou. Et rien ne sera de trop pour ses services répressifs.
Une stratégie à polémiques
Mais cette stratégie est sujette à polémiques. Dans une lettre adressée à plusieurs commissaires européens, Privacy International, qui milite pour la défense des droits de l’homme, en particulier contre la violation de la vie privée, avertit que les systèmes d’identité biométriques peuvent faciliter la discrimination ou parfois ne fonctionnent pas, ce qui peut conduire à des décisions potentiellement préjudiciables.
Même dans l’Ue, argue-t-elle, les données biométriques sont considérées comme sensibles.
Le Sénégal et la Côte d’Ivoire financés
Le Fonds fiduciaire de l’Ue pour l’Afrique a alloué environ 60 millions d’euros (70,1 millions de dollars) pour développer des systèmes au Sénégal et en Côte d’Ivoire, selon les documents publiés mercredi, par Privacy International basée au Royaume-Uni.
Dans les deux cas, le financement a été accordé à Civipol, une société de conseil pour le ministère français de l’intérieur, qui a, à son tour, aidé les gouvernements du Sénégal et de la Côte d’Ivoire à moderniser leurs systèmes de registres nationaux.