Après les propos du directeur général de Sanofi laissant entendre que l’éventuel vaccin contre le Covid-19 serait en priorité réservé aux Etats-Unis, le président du conseil d’administration du géant pharmaceutique français assure qu’aucun pays ne sera privilégié.
Serge Weinberg veut être « parfaitement clair ». « Il n’y aura aucune avance particulière d’aucun pays », a déclaré ce jeudi soir sur France 2 le président du conseil d’administration de Sanofi, suite à la polémique déclenchée par le directeur général du groupe pharmaceutique. « Notre position a toujours été de considérer que les vaccins étaient un bien commun qui devait être accessible à la plus grande partie des populations ».
Dans un entretien publié mercredi par l’agence Bloomberg, Paul Hudson avait déclaré que les Etats-Unis seraient les premiers à bénéficier d’un éventuel vaccin contre le coronavirus en raison de leur soutien financier à la recherche. Cette priorité pourrait être de quelques jours ou de quelques semaines, avait-il précisé.
L’exécutif français a réagi ce jeudi en qualifiant cette hypothèse d’« inacceptable » et d’« indigne ». « Il n’y a pas eu de coup de téléphone d’Emmanuel Macron à Paul Hudson », affirme l’entourage du président de la République qui évoque toutefois des échanges au niveau du secrétaire général avec présidence française de Sanofi après les propos du directeur général du laboratoire qualifiés par l’Elysée de « maladroits, malheureux » qui ont « ému » le président Macron et ne correspondent pas à la « réalité des relations avec Sanofi ».
Des relations qui vont être clarifiées lors d’une réunion à l’Elysée avec les dirigeants du laboratoire, en début de semaine prochaine, pour « voir comment on arrive à avoir la réponse la plus coordonnée possible ». Autrement dit pour mettre les points sur les « i » car Emmanuel Macron l’a dit et redit depuis le début de l’épidémie, le vaccin est un bien « public, mondial qui doit être extrait des lois du marché ». C’est tout le sens de son action pour mettre en avant une démarche « multilatérale » dans la riposte au coronavirus.
« Les propos de notre directeur général ont été déformés », a assuré ce jeudi soir Serge Weinberg. D’après lui, la priorité dont a parlé le directeur général de Sanofi ne concerne que les doses produites dans les usines américaines, « en aucun cas » les usines françaises et européennes.
« Nous avons de grandes capacités de fabrication. Nous sommes en train de les accroître. Nous sommes à 600 millions de doses prévisionnelles, nous essayons de passer à 1 milliard de doses, pour que l’ensemble des pays soient servis en même temps », a encore annoncé Serge Weinberg.
Auteur : Rfi