«Le rapport sexuel est un besoin naturel au même titre que d’aller aux selles ou boire de l’eau. Jeunes comme adultes sont par moments sujets à ce besoin… tout naturellement. Pour pousser les adolescents à l’abstinence jusqu’au mariage, on ne doit pas leur dire sèchement de ne pas avoir de rapport sexuel. C’est comme dire à un enfant de ne pas boire ou ne pas aller aux selles. Con¬trairement aux selles ou à la soif, l’envie de rapport sexuel est passager. Il faut juste sensibiliser les jeunes sur les conséquences d’une vie sexuelle avant l’âge. Pour sa santé. Pour son avenir. Pour la fierté de la famille. Pour les investissements consentis par les parents dans son éducation. Le temps que l’enfant met à penser à ces leçons de vie, réfléchir aux conséquences dommageables de l’acte auquel sa nature l’appelle, l’envie quitte, s’en va.»
André Sambou, coordonnateur du centre conseil pour adolescents de Vélingara, a donné ces leçons d’éducation sexuelle à des adolescent(e)s et leurs parents au cours d’une session de sensibilisation tenue ce vendredi sur la prévention des mariages et grossesses précoces à Vélingara. Financée par le Fnuap, la session a regroupé une cinquantaine de filles et garçons encadrés par le centre ado dans les quartiers de la commune et dans des villages d’intervention et leurs parents. M. Sambou réagissait à la communication d’une maman qui croyait bien faire en demandant à ses «filles de ne pas s’approcher des garçons, de les fuir comme la peste parce qu’ils sont dangereux et méchants à la limite». Il a ajouté : «Tout dans l’environnement immédiat des garçons et filles (la rue, les camarades, et les réseaux sociaux) les pousse à expérimenter l’acte sexuel. Il faut en parler avec eux ou elles. Leur dire que c’est du faux qu’ils voient sur le net. C’est tout.»
Amadou Dièye Sow, coordonnateur départemental de la Raddho qui animait la rencontre, a ajouté : «Quand une fille n’a pas l’estime en soi, la connaissance de soi et la confiance en soi, elle ne peut pas faire face aux sollicitations malsaines des garçons. Il fallait renforcer la capacité des filles dans ce sens pour qu’elles soient capables de maîtriser leur vie sexuelle. Pour qu’elles comprennent qu’elles ont le même potentiel que les garçons et qu’elles doivent et peuvent échapper à leurs pièges.»
Mlle Kadidiatou Diallo, élève en classe de 4ème, a dit tout le bénéfice qu’elle a tiré de cette rencontre en termes de changement de comportement inévitable et surtout de nécessité d’avoir confiance en ses potentialités pour poursuivre ses études à la satisfaction des parents et encadreurs.
LeQuotidien