Venezuela: le plan de bataille de Guaido en débat à l’Assemblée nationale

Au Venezuela, l’opposant et président par intérim autoproclamé Juan Guaido poursuit son bras de fer avec le chef de l’Etat Nicolas Maduro. A l’Assemblée nationale, la poursuite de la résistance s’organise.

Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille

Trois points étaient à l’ordre du jour mardi à l’Assemblée nationale vénézuélienne. Le premier concerne l’entrée d’aide humanitaire dans le pays. Juan Guaido a annoncé samedi qu’elle arriverait par trois zones frontalières : la Colombie, le Brésil et une île des Caraïbes.

Mais le projet se heurte à l’opposition de Nicolas Maduro qui le considère comme un cheval de Troie des Américains. Il assure qu’il ne laissera rien passer quitte à utiliser la force. Sa mise en œuvre s’annonce d’autant plus compliquée que c’est l’armée, toujours fidèle au chef de l’Etat, qui contrôle les frontières.

Mais selon le député Romel Guzamana, de l’Etat Amazonas, c’est un risque à prendre : « Je pense que c’est préférable pour que plus personne ne meure de faim ou à cause des pénuries de médicaments. C’est un acte de solidarité », soutient-il.

Dans les jardins du palais, on trouve aussi des députés de l’Assemblée nationale constituante, acquise à Nicolas Maduro. Selon Miguel Barroeta, ce sont les sanctions américaines qui affament le peuple vénézuélien.« La seule aide humanitaire efficace, ce serait la levée définitive du blocus, la fin de l’agression criminelle et perverse qui vise aujourd’hui notre gouvernement révolutionnaire et la République », affirme-t-il.

Un discours qui n’est qu’un tissu de mensonges selon le député Armando Armas, du parti de Juan Guaido. Il s’explique facilement la position des chavistes. « Ils se maintiennent par la peur grâce à laquelle ils gardent un contrôle social par la faim, défend-il. Une personne dépendante de vos aides sociales, vous pouvez la contrôler »

Des ambassadeurs dans les pays soutiens

Deuxième point abordé à l’Assemblée : un projet d’accord sur le soutien du Groupe de Lima et de l’Union européenne. Plusieurs pays européens ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim lundi. Les députés vénézuéliens devaient ce mardi nommer les ambassadeurs qui les représenteront dans ces pays.

Les parlementaires devaient enfin débattre des conditions électorales en vue des élections, notamment présidentielle, qu’ils veulent convoquer. Ils devaient désigner une nouvelle direction pour le Conseil national électoral, car ils considèrent l’actuelle comme corrompue et acquise au pouvoir.

 

Rfi