Washington avait demandé mardi une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation humanitaire au Venezuela. 3,5 millions de personnes ont fui le pays et 1/4 des Vénézuéliens ont besoin d’une assistance dans ce que les ONG qualifient de « plus grave crise humanitaire en temps de paix ». Les États-Unis avaient dépêché pour l’occasion le vice-président Mike Pence. Mais plus que la situation humanitaire, c’est surtout de politique et du départ du président Nicolas Maduro qu’il a été question. Maduro dénonce « l’arrogance » du vice-président américain.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
L’agenda des Américains pour cette réunion était clair : faire monter la pression sur le régime de Maduro pour qu’il négocie son départ. Mais malgré les menaces et les sanctions, son gouvernement s’est montré étonnamment résilient.
Le vice-président Mike Pence a donc proposé d’aller plus loin : « Le temps est venu pour les Nations unies de reconnaître le président par intérim Juan Guaido comme le président légitime du Venezuela et de placer son ambassadeur au sein de cette enceinte de l’ONU. »
Puis il se tourne vers l’ambassadeur du Venezuela aux Nations unies, un proche de Nicolas Maduro. « Avec tout mon respect monsieur l’ambassadeur, vous n’avez rien à faire ici. Vous devriez retourner au Venezuela et dire à Nicolas Maduro que son temps est compté et qu’il est temps qu’il parte… »
Washington veut faire voter une résolution à l’ONU pour que Juan Guaido, le président intérimaire actuellement soutenu par une cinquantaine de pays, soit officiellement reconnu.
Mais outre la légalité d’une telle manœuvre, qui aboutirait à un changement de régime, Washington pourrait surtout se heurter à une érosion des votes qui soulignerait encore plus l’enlisement de la situation.
Maduro dénonce «l’arrogance» du vice-président américain
« Aujourd’hui (mercredi) le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, s’est ridiculisé au Conseil de sécurité des Nations unies. Je ne comprends pas son arrogance, sa suffisance, son suprémacisme racial », a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro dans une allocution télévisée.
Rfi