Au Venezuela, le Tribunal suprême de justice a levé l’immunité de plusieurs parlementaires de l’opposition pour leur rôle présumé dans la tentative de soulèvement perpétrée la semaine dernière.
Pour Luis Florido, député indépendant de l’Assemblée nationale et dont l’immunité a été levée, cette décision démontre la déliquescence du régime. « Ce type de décision ne nous surprend pas. Tout d’abord cela vise à saper, à porter atteinte à la seule institution légitime au Venezuela que représente l’Assemblée nationale issue des élections de 2015, avec la participation de 14 millions de Vénézuéliens sur un total de 20 millions d’électeurs.
Cette décision bien sûr a un objectif précis qui est de restreindre l’action de l’Assemblée nationale qui cherche à rétablir l’ordre constitutionnel. Deuxièmement cela permet de mettre en lumière une assemblée constituante, qui n’a aucune légitimité, qui n’est reconnue par personne et dont la seule fonction a été de mettre en prison des gens, d’humilier les Vénézuéliens et de convoquer des élections illégales à des moments auxquels elles n’auraient pas dû se tenir.
Enfin cette décision permet de se rendre compte que Nicolas Maduro est dans une fuite en avant. »
Dix députés arrêtés
L’immunité des parlementaires a été levée après avoir été validée par l’Assemblée constituante qui est en place au Venezuela depuis juillet 2017, mais qui n’a aucune valeur légale selon l’opposition. Mais, elle remplace de facto l’Assemblée nationale, dominée par l’opposition mais dont les décisions ne sont plus prises en compte par l’exécutif. La Constituante dispose de pouvoirs étendus, dont celui de lever l’immunité parlementaire des députés, ce qu’elle a fait pour les élus poursuivis par la Cour suprême.
Sept premiers députés ont été arrêtés mardi puis trois autres hier mercredi. Luis Florido et ses collègues seront jugés pour trahison à la patrie, incitation à l’insurrection et rébellion civile. Parmi eux, Edgar Zambrano, bras droit de M. Guaido et vice-président de l’Assemblée nationale, qui a été arrêté par le Sebin, le service de renseignement du régime.
Rfi