Cela fait un an, jour pour jour, qu’est mort le conseiller municipal de l’opposition Fernando Alban, devenant un symbole de l’unité de l’opposition face à Nicolas Maduro. Pourtant un an après, cette unité s’est érodée, et rien n’a vraiment changé pour les prisonniers politiques.
Avec notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille
Le 8 octobre 2018, Fernando Alban est tombé du 10e étage du bureau des services de renseignement à Caracas, quelques jours après avoir été arrêté. Le gouvernement assure qu’il s’est suicidé, mais pour l’opposition c’est un assassinat politique. Un an après, les circonstances de sa mort sont toujours floues.
Selon sa sœur Mariela, sa famille n’a toujours pas eu accès à son dossier judiciaire, son avocat a dû fuir le pays après avoir été menacé et l’autopsie indépendante, réclamée notamment par l’Union européenne, n’a jamais eu lieu. « S’il y a bien un point sur lequel il n’y a pas de doute, c’est que Fernando, mon frère, ne s’est pas suicidé. Mon frère… Ils l’ont assassiné. »
Faire pression sur les autorités
Pour la députée d’opposition Amelia Belisario, ce premier anniversaire est l’occasion de faire une nouvelle fois pression sur les autorités chavistes. « Nous exigeons la justice pour Fernando Alban qui aujourd’hui devrait être vivant, en train de lutter pour son pays avec ses proches. Mais nous exigeons que Juan Requesens soit libre, et que tous les prisonniers politiques au Venezuela soient libérés. »
Un appel qui a peu de chance d’être entendu. Depuis quelques semaines, le président Nicolas Maduro est de nouveau en position de force au Venezuela. Un accord passé avec une minorité de partis du camp rival lui a permis de désunir une opposition qui s’était rassemblée en partie grâce à la mort du conseiller municipal. Cet accord prévoyait d’ailleurs des dizaines de libérations, toujours en suspens. Les autorités ne semblent pas pressées d’honorer leurs engagements.
rfi