Vérification des listes de parrainages : L’opposition, regroupé autour du « Collectif des 23 » durcit le ton et exige…

Le « Collectif des 23 », candidats à la présidentielle de 2019, tous membres de l’opposition, se sont réunis ce mardi 1er janvier 2019. L’objectif de cette rencontre était de discuter sur la situation politique créée suite au premier résultat des opérations de vérification des listes de parrainages par le Conseil constitutionnel. Et lors de cette rencontre, des résolutions ont été adoptées. 

A cet effet, constatant, que la mise en application du système de parrainage citoyen tel que conçu et « mis en œuvre sans consensus et imposé par le candidat sortant s’est révélé« , selon le Collectif des 23, « être un désastre pour des élections transparentes et la démocratie« . Entre autres constats, selon toujours l’opposition, « le système de parrainages apparaît clairement aux yeux de tous comme un procédé d’élimination de candidats en compétition. »

Ils rappellent ainsi que : « le système de parrainage s’inscrit dans un processus conçu par le candidat sortant à l’effet d’éliminer le maximum de challengers possibles et dont la première étape a consisté à tenter d’écarter des candidats par voie judiciaire ou par tripatouillage de la constitution et de la loi électorale ;

Prenant acte du fait que le refus du candidat sortant de respecter les dispositions de l’article L53 du Code électoral, relatif au droit de contrôle des partis politiques sur le fichier électoral, prive les candidats, les partis et mouvements citoyens de toute visibilité sur le processus devant mener à l’élection présidentielle,

Constatant que le traitement automatisé, opéré par le Conseil constitutionnel des fichiers électroniques des parrainages collectés sur la base des cartes d’identité CEDEAO, a révélé l’opacité de l’opération,

Considérant en effet que les candidats n’ont à aucun moment du processus pu prendre connaissance ni des procédures de contrôle, du logiciel utilisé, de son cahier de charges et des conditions de sélection de l’expert commis ni du fichier de référence,

Considérant que sans un fichier électoral transparent et contrôlé par les parties prenantes, aucune élection démocratique ne peut être organisée, Convaincus que la poursuite du processus électoral actuel entraînerait une confiscation anti-démocratique du pouvoir et plongerait le Sénégal dans le chaos,

Considérant que le candidat sortant est l’unique responsable de toutes les dérives enregistrées jusqu’ici, lesquelles s’inscrivent dans une tentative manifeste de garder le pouvoir par tous les moyens contre la volonté des Sénégalais« , les candidats à l’élection présidentielle du 24 février 2019 soussignés dénoncent « le coup de force du candidat sortant Macky SALL consistant à éliminer des candidats à l’élection présidentielle avec la complicité d’un Conseil constitutionnel s’appuyant sur une application informatique dont aucune partie n’a pris connaissance et d’un fichier électoral dont l’authenticité est plus que douteuse et l’accès illégalement interdit aux partis autres que celui du candidat sortant… »

Le C23 exige ainsi « la suppression des modifications de la constitution et du code électoral et le retrait immédiat des mesures d’élimination des candidats d’une part, et d’autre part, la prise en compte de tous les candidats ayant déposé leur caution et leur dossier de candidature, sans tenir compte des changements introduits dans la Constitution et dans la loi électorale. La mise en place d’une autorité indépendante pour organiser l’élection présidentielle : L’accès immédiat des partis et candidats au fichier électoral ; L’audit du fichier électoral et de tout logiciel devant être utilisé pour l’organisation de l’élection présidentielle« .

Sur ce, ils décident d’intensifier leur combat pour une élection présidentielle sincère et transparente. Mais aussi, retirer, ce mercredi 02 Janvier 2019 les copies des PV portant sur les résultats des vérifications des listes de parrainages, PV mis à la disposition des représentants des candidats et signés par le Président du Conseil constitutionnel et le Greffier en Chef. Ils comptent aussi tenir, le même jour une conférence de presse pour informer l’opinion nationale et internationale de leurs décisions.

Et ce n’est pas tout, le C23 compte aussi saisir les partenaires du Sénégal ainsi que les autorités religieuses et coutumières « de la forfaiture perpétrée par le candidat sortant et ses hommes ; constituer un pool d’avocats pour mieux défendre leur droit à être candidats ; appeler tous les citoyens sénégalais à se mobiliser massivement  et à engager la bataille sans délai par tous les moyens et partout au Sénégal et dans la Diaspora en vue d’imposer l’organisation d’une élection présidentielle juste et transparente le 24  février 2019. »

Boubacar CAMARA, Mamadou Lamine DIALLO, Mamadou DIOP, Pape DIOP, Malick GAKOU, Pierre Atepa GOUDIABY, Bougane Dany GUEYE, Moustapha GUIRASSY, Abdoul MBAYE, Aissatou MBODJ, Mamadou NDIAYE, Madicke NIANG, Aissata Tall SALL, Elhadj Issa SALL, Khalifa Ababacar SALL, Thierno Alassane SALL, Samuel SARR, Idrissa SECK, Amsatou Sow SIDIBE, Ousmane SONKO, Hadjibou SOUMARE, Mansor Djamil SY, Karim Meissa WADE.

 

Senego