A deux ans de la fin de son quinquennat, Macky Sall non moins président de la coalition Benno Bokk Yaakaar semble prêt à tout pour sauver sa coalition de la menace d’éclatement que les prochaines élections locales font planer sur elle.
Le président de la République, Macky Sall, est monté au créneau, le samedi 29 mai dernier, pour siffler la fin des guéguerres que se livrent des responsables de sa majorité depuis l’annonce de la date des prochaines élections locales. Il a précisé que les investitures pour les élections locales du 23 janvier 2022 se feront dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar. Malgré cet appel à l’unité et à l’ordre brandie par Macky Sall à Kaffrine, la coalition présidentielle risque cependant d’aller aux Locales dans une certaine dispersion. Pour cause, les oppositions frontales sont légion entre membres de Benno dans les diverses collectivités. Amadou Bâ/Diouf Sarr à Dakar, Abdoulaye Sow/ Abdoulaye Wilane à Kaffrine, Mansour Faye/Mary Teuw Niane à Saint-Louis, Aissata Tall Sall/ Racine Sy à Podor…Au final, l’arbitrage pour les investitures pourrait être un véritable défi pour Macky Sall quoiqu’il ait appelé tous ses partisans à rester à l’écoute de ses choix, lesquels font nécessairement faire des frustrés.
A deux ans de la fin de son quinquennat, Macky Sall non moins président de la coalition Benno Bokk Yaakaar semble prêt à tout pour sauver sa coalition de la menace d’éclatement que les prochaines élections locales font planer sur elle. S’adressant, le samedi 29 mai dernier, aux responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr), lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau Centre hospitalier régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine, le Président Macky Sall a précisé à l’endroit de ces derniers que les investitures pour les élections locales du 23 janvier 2022 se feront dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar. « Il faudrait que tout le monde sache qu’il ne saurait être question de faire autrement. Certains pourraient être tentés par l’idée de se mettre en rébellion pour aller chercher un récépissé d’un parti quelconque pour se faire investir. Mais il faut que ce soit clair, cela ne saurait être acceptable», a notamment martelé le chef de l’Etat, président de la coalition Benno Bokk Yaakaar.
A travers cette sortie, le chef de l’Etat veut ainsi siffler la fin de la récréation au sein de sa majorité minée par une prolifération de déclarations d’intention de candidats à la candidature aux prochaines élections municipales de 2022 dans presque toutes les localités pays. En effet, de Dakar à Ziguinchor en passant par Thiès, Louga, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Kaffrine, Kolda pour ne citer que ces villes, le constat est partout le même. Depuis l’officialisation de la date des prochaines locales, c’est chacun pour soi chez les responsables de la coalition majoritaire en place.
L’unité scellée autour des coordonnateurs communaux et départementales notée lors de la dernière présidentielle et qui avait permis de fédérer les voix a fini de voler en éclats. A Dakar, tout semble confirmer qu’on va vers une candidature plurielle au sein de la majorité au pouvoir. La preuve, plusieurs responsables de la coalition Benno Bokk Yaakaar se sont déjà signalés pour succéder à Soham El Wardini, actuelle première magistrate de la capitale. Il s’agit entre autres de l’actuel ministre-maire socialiste de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, de son collègue ministre-maire « apériste » Abdoulaye Diouf Sarr et ses camarades de parti dont Amadou Ba (ancien ministre des Affaires étrangères), Aboubacar Sadikh Bèye, actuel Dg du Port autonome de Dakar pour ne citer que ceux-là. Dans les autres communes, des rivalités entre responsables de la majorité sont également notés dans plusieurs mairies notamment à la Médina, aux Parcelles assainies, Grand Dakar, Grand Yoff. Même cas de figure également dans les départements de Guédiawaye ou l’ancien député Seydina Fall Boughazelly et l’actuel Directeur de la Loterie Nationale Sénégalaise (LONASE), Lat Diop, ont déjà annoncé leur candidature pour succéder à la mairie de Guédiawaye, Aliou Sall, actuel premier magistrat et petit frère du président de la République.
Il en est de même à Saint-Louis ou l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de la République du Sénégal, Marie Teuw Niane a confirmé sa candidature à la mairie de Saint-Louis pour les prochaines élections locales face à son camarade de parti, le ministre Mansour Faye, par ailleurs beau frère du président de la République. Cependant, c’est dans les régions de Thiès, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor que l’actuel chef de l’Etat risque d’avoir un sérieux problème d’arbitrage et de choix de celui qui va porter l’étendard « Benno » lors de ces prochaines locales. En effet, ces localités qui sont des greniers électoraux ont été marquées lors des dernières locales en 2014 par la prolifération du nombre de candidatures issues de la coalition majoritaire en place. Et si on prend en compte le contexte actuel du «dernier» mandat du chef du chef de l’Etat, il faut dire que le risque de voir son appel à l’unité être foulé au pied par ses partisans est plus que jamais probable.