Vive émotion après les vidéos du raid brutal de la police saoudienne sur un foyer de jeunes orphelines

Vive émotion après les vidéos du raid brutal de la police saoudienne sur un foyer de jeunes orphelines

Le 30 août, une série de vidéos publiées sur Twitter a choqué le web saoudien : on y voit des hommes habillés en uniforme et en civil pousser et frapper des jeunes femmes avec des bâtons, des ceintures et des pistolets à impulsion électrique. Les images, qui ont été filmées dans un foyer pour jeunes femmes orphelines, ont donné suite à une enquête interne au sein de la police, toujours en cours. Mais au-delà de faits de violences policières, l’affaire révèle un calvaire de longue haleine pour ces jeunes femmes considérées comme pupilles de l’État saoudien.

La scène, très violente, a été filmée par une jeune femme résidente du foyer de jeunes orphelines à Khamis Mushait, une ville dans le sud de l’Arabie Saoudite. En la publiant une première fois d’un compte Twitter “anonyme”, préférant protéger son identité, elle explique que son geste “survient après de nombreuses agressions passées sous silence” que les filles du foyer ont subi auparavant.

Depuis leur publication le soir du 30 août, les deux vidéos ont cumulé plus de 3 millions de vues sur Twitter et déclenché une vaste vague d’indignation de colère et de soutien aux victimes sous le hashtag “Les Orphelines de Khamis Mushait” en arabe #ايتام_خميس_مشيط.

Ce jour-là, les jeunes femmes résidentes du foyer ont saccagé le bureau de la directrice pour exiger de meilleures conditions de vie et ont dénoncé plusieurs infractions régulières à leurs droits en tant que pupilles du royaume. Plus tard dans la soirée, une dizaine de policiers, pompiers et hommes en civil ont fait irruption au sein de l’institution et ont roué de coups plusieurs jeunes femmes de ce foyer.

Les images sont difficiles à regarder. Durant quelques minutes, on voit plusieurs hommes en uniforme et en civil faire irruption dans la cour du foyer, et poursuivre des jeunes femmes portant des abayas ou des niqabs noirs.

À 1’50” dans le premier extrait, six hommes en civil, visage couvert par leur keffieh, attrapent une jeune fille qu’ils soupçonnent d’avoir filmé l’assaut sur son téléphone, la plaquent à terre et lui menottent les pieds, tandis qu’elle se débat. Pendant que l’un d’eux retient par les cheveux la victime menottée, un autre ordonne ensuite au reste des femmes de ne pas filmer, au risque de subir le même sort que leur camarade.