Le Front avait prévenu, dit et écrit qu’une modification de la Constitution de la République du Sénégal portant généralisation d’un système de parrainage conçu comme unique au monde, avec seulement pour objectif l’élimination de candidats à la prochaine élection présidentielle et la réélection de Macky Sall, risquait de mettre notre pays en situation d’instabilité extrême et en feu.
De nombreuses structures de la société civile, des personnalités marquantes de ce pays notamment religieuses ont appelé au retrait de ce projet de loi et à la recherche d’un consensus entre tous les acteurs politiques susceptibles d’être concernés. Macky Sall n’a rien voulu entendre. Il a préféré voyager en France et suivre de très loin les conséquences désastreuses de ses décisions. Ce que nous craignions s’est produit aujourd’hui, et personne ne doit penser que les choses vont s’en tenir là.
Vous avez tous remarqué qu’il ne s’agit pas d’une manifestation de la place Soweto comme ce fut le cas le 23 juin 2011, c’est l’ensemble du pays qui est concerné. Aujourd’hui, partout au Sénégal, il y’a des places Soweto. Qui croit que ce mouvement de résistance va s’arrêter après le vote de la loi se trompe.
Cette résistance nationale a la caractéristique d’être spontanée, elle va se poursuivre contre une loi inique, contre une violation de notre constitution et contre tous ceux qui veulent nuire aux intérêts du Sénégal. Le peuple du Sénégal a atteint un degré de maturité qui lui fait désormais refuser tout recul démocratique.
Avant de quitter le pays, Macky Sall a donné des consignes claires, on en vit aujourd’hui les conséquences. Plus de 100 personnes ont été arrêtés dont des leaders et bien d’autres, plusieurs dizaines de blessés ont été identifiés, l’hôpital Abass Ndao a été gazé au point de devoir être évacue. Macky Sall avait déjà montré la voix en réprimant sauvagement une manifestation pacifique d’enseignants.
Le Front Résistance Démocratique Sociale confirme son appel à la résistance sur l’ensemble du territoire jusqu’au retour de la démocratie au Sénégal.
A son combat initial, s’ajoute celui qui devra aboutir à la libération de tous les citoyens arrêtés.
Citoyens, refusons ensemble l’instauration d’une dictature au Sénégal tel est désormais le sens de notre combat.
Fait à Dakar, le 19 Avril 2018