La Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi, faisant une pause dans sa course aux records tout en gardant un oeil sur le coronavirus et ses conséquences économiques.
Son indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,44% pour finir à 29.219,98 points.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,67%, à 9.750,96 points et le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a cédé 0,38%, à 3.373,23 points. Ils avaient tous les deux terminé la veille à des niveaux inédits.
En très légère baisse à l’ouverture, les indices ont piqué du nez à la mi-séance avant de se reprendre un peu.
« Il n’y a pas eu d’information spécifique » déclenchant ce mouvement, estime Art Hogan de National Holdings. Cet accès de faiblesse est, selon lui, principalement lié au fait que « les indices sont en forte hausse depuis octobre ».
Alors que « le S&P 500 n’a pas connu deux jours consécutifs de baisse depuis le début de l’année », ce repli « est plutôt sain », avance-t-il.
Les courtiers restent à l’affût de toute information sur le coronavirus.
Si le ralentissement de la propagation de l’épidémie de pneumonie virale, avec une forte baisse du nombre de nouvelles contaminations, avait rasséréné les investisseurs mercredi, ils ont été de nouveau ébranlés jeudi par l’annonce de deux morts hors de Chine, au Japon en l’occurrence.
« Il est aussi pas mal question sur le marché du fait qu’Apple ne devrait pas être la seule grande entreprise à prévenir que ses résultats du premier trimestre vont être affectés par le ralentissement de l’activité manufacturière et de la demande en Chine », indique M. Hogan.
La Banque centrale chinoise a en tout cas apporté un nouveau coup de pouce à l’économie, largement paralysée depuis près d’un mois par les mesures de lutte contre le coronavirus, en annonçant une baisse d’un dixième de point d’un de ses taux d’intérêt de référence.
– Victoria’s Secret vendu –
Richard Clarida, le numéro 2 de la Banque centrale américaine (Fed), a de son côté estimé dans une interview à la chaîne d’informations financières CNBC que l’économie américaine avait débuté l’année sur de bonnes bases, notamment grâce à la conclusion de plusieurs accords commerciaux.
Mais, a-t-il ajouté, la crise du coronavirus va avoir « un impact notable sur la croissance chinoise », au moins au premier trimestre, qui pourrait se répercuter sur les entreprises américaines se fournissant en Chine.
Du côté des indicateurs, l’activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a fortement accéléré en février, à contre-courant des attentes qui tablaient sur un ralentissement, selon l’indice de l’antenne locale de la Réserve fédérale (Fed) publié jeudi.
La séance a aussi été marquée jeudi par le rachat de la maison de courtage en ligne E*Trade (+21,81%) par la banque d’affaires Morgan Stanley (-4,55%), une transaction valorisée à 13 milliards de dollars et qui confirme l’ouverture de la banque aux petits épargnants.
Autre opération d’ampleur: L Brands (-3,62%) a cédé le contrôle de sa marque de lingerie Victoria’s Secret en vendant 55% du capital au fonds Sycamore Partners à un prix la valorisant à 1,1 milliard de dollars. L Brands conservera la chaîne de magasins de produits de soins Bath & Body Works.
La compagnie de tourisme spatial Virgin Galactic, devenue l’une des actions les plus échangées à la Bourse de New York depuis le début de l’année, a connu une journée de montagnes russes, gagnant jusqu’à 13,8% avant de perdre jusqu’à 18% et de finir près de l’équilibre (-0,24%).
L’action de Domino’s Pizza a bondi pour sa part de 25,60% après la publication de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.
Sur le marché obligataire, les investisseurs choisissaient la prudence. Signe d’un intérêt accru, le taux à 10 ans sur la dette américaine a nettement reculé et évoluait vers 21H35 GMT à 1,517% contre 1,566% mercredi à la clôture.