Xu Zhangrun l’une des dernières voix à évoquer publiquement la mainmise absolue du président chinois, arrêté

Dix véhicules et une vingtaine d’hommes en uniforme ont encerclé cette maison de Changping, quartier nord de Pékin, racontent les voisins. Un autre témoin, menacé par les forces de l’ordre, évoque seulement trois agents. Peu importe, Xu Zhangrun a été avalé par l’opaque machine à broyer les âmes de la Chine communiste, ce lundi, et envoyé vers une destination inconnue, selon les pratiques habituelles des organes de sécurité du régime policier, comme tant d’autres avant lui.

«Une chose est certaine, le professeur Xu a été emmené par la police ce matin», confie, sous le couvert de l’anonymat, une amie de cet universitaire, l’un des derniers à encore oser critiquer la mainmise absolue du président Xi Jinping sur le pays. La police a informé son épouse que son mari était «arrêté pour avoir fréquenté des prostituées», confie une source proche. Ironie mordante, Xu avait pointé ce stratagème cynique éculé utilisé par les organes de sécurité pour coffrer les opposants.