Volte-face en Israël: Netanyahu suspend l’accord avec l’ONU sur les migrants africains

Effervescence de la classe politique israélienne. Le revirement est intervenu en quelques heures seulement. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a brusquement décidé de geler le nouveau plan sur les migrants qu’il avait présenté quelques heures plus tôt. C’est sur Facebook qu’il a annoncé lundi après-midi suspendre l’application de l’accord conclu avec l’ONU pour la réinstallation de migrants africains vivant en Israël dans des pays occidentaux. Sous la pression d’une partie de sa coalition, Benyamin Netanyahu a donc suspendu le plan.

Avec nos correspondants à JérusalemMichel Paul et Guilhem Delteil

C’est une brusque volte-face politique. Après avoir annoncé dans l’après-midi la signature d’un accord avec le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU qui devait permettre le départ de quelque 16 mille migrants africains vers des pays occidentaux et un nouveau statut pour ceux qui restent en Israël Binyamin Netanyahu se rétracte.

« J’ai décidé de suspendre l’application de cet accord et d’en repenser les termes », écrit le Premier ministre israélien quelques heures plus tard sur sa page Facebook, affirmant avoir été attentif aux critiques contre cet accord.

Israël: un «paradis pour les infiltrés»

Deux des pays qui devaient selon Netanyahu accueillir les migrants, l’Allemagne et l’Italie, ont affirmé ne pas être au courant. Mais surtout le nouveau plan israélien a pris de surprise l’aile droite de la coalition gouvernementale.

Car ses alliés disent ne pas avoir été tenus au courant de ses projets. Naftali Bennett, chef du parti nationaliste religieux, le Foyer Juif a attaqué publiquement sur twitter le plan du gouvernement qui transformerait Israël «en paradis pour les infiltrés», un terme que la droite utilise pour désigner ces Erythréens et Soudanais entrés illégalement sur le territoire, les qualifiant de migrants économiques et non de réfugiés.

Et même au sein du Likoud de Benyamin Netanyahu, les réserves se sont faites entendre. La ministre de la Culture avait fait part de son inquiétude face à ce qu’elle qualifiait de «concession rapide» quant un député de la formation dénonçait, lui, une «capitulation».

Finalement, il aura fallu quelques heures à peine pour que le Premier ministre, affaibli par les enquêtes sur des affaires de corruption le visant, cède à ses alliés et annonce des concertations pour aujourd’hui.

rfi